La Première ministre Theresa May a estimé que des "moments difficiles" guettaient l'économie britannique en raison du Brexit, tout en se disant "optimiste" sur la capacité de son pays à pouvoir les surmonter, dans une interview diffusée dimanche par la BBC.
"Je ne vais pas prétendre que ce sera un long fleuve tranquille. Nous devons nous préparer à l'idée que des moments difficiles nous attendent", a déclaré Mme May dans sa première grande interview depuis sa nomination en juillet, enregistrée avant son départ au sommet du G20 en Chine. "Mais je suis optimiste", a ajouté la dirigeante conservatrice, soulignant que l'économie britannique avait enregistré ces derniers temps "de bons chiffres, meilleurs que ce que certains avaient prédit". Nombre d'analystes s'attendaient en effet à ce que le vote du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne ait des répercussions immédiates sur l'activité du pays, mais plusieurs indicateurs publiés récemment témoignent de la résistance de l'économie britannique, en tout cas pour l'instant.
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Mme May a également répété qu'elle ne déclencherait pas l'article 50 du traité de Lisbonne, qui lance la procédure de divorce avec l'UE, avant la fin de l'année, tout en reconnaissant qu'il fallait dans le même temps répondre aux attentes de ceux qui ont voté pour rompre avec l'union. "Les Britanniques ne veulent pas que la question du déclenchement de l'article 50 tombe aux oubliettes. Ils veulent qu'on s'occupe de ce qu'il y a à faire, à savoir mettre le Brexit en oeuvre et en faire une réussite", a-t-elle dit.
Pas d'élections anticipées
David Davis, le ministre spécialement chargé du Brexit, fera à ce sujet "une déclaration cette semaine devant le Parlement", qui reprend ses travaux lundi après la suspension estivale, a indiqué Mme May. Il s'exprimera sur le "travail que le gouvernement a réalisé cet été et, évidemment, sur la manière dont nous allons avancer pour esquisser le type de relation que nous voulons avec l'UE", a ajouté la Première ministre, alors que les contours de cette future relation restent toujours à définir.
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Le processus de sortie de l'UE, a-t-elle poursuivi, ne saurait par ailleurs justifier l'organisation d'élections législatives anticipées, une hypothèse parfois évoquée dans les milieux politiques au Royaume-Uni. "Je ne provoquerai pas d'élections anticipées. J'ai indiqué très clairement que je pensais que nous avions besoin de temps et de stabilité pour pouvoir répondre aux défis auxquels le pays fait face", a-t-elle dit, affirmant que les prochaines élections auraient lieu en 2020, comme prévu. Le précédent scrutin, en mai 2015, avait été remporté par le conservateur David Cameron, qui a démissionné dans la foulée du vote pour le Brexit, après avoir mené campagne pour le maintien dans l'UE.