Les recherches d'éventuels survivants pris au piège des décombres continuaient dans la nuit de mercredi à jeudi, 24 heures après un puissant séisme qui a frappé le centre de l'Italie et fait au moins 247 morts.
Ce séisme, de magnitude 6.0 qui a partiellement détruit au moins trois villages dans une région montagneuse au nord-est de Rome, a fait 247 morts, a indiqué le chef de la protection civile, Fabrizio Curcio, interrogé par la Rai, la télévision publique italienne. Il n'a toutefois pas indiqué combien de personnes étaient encore portées disparues.
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Plus tôt, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi avait fait état de 120 morts et quelque 368 blessés. "Ce bilan n'est pas définitif", avait-il prévenu après s'être rendu à Amatrice, l'un des villages les plus touchés. Des dizaines de secouristes, volontaires, pompiers et membres de la protection civile, se préparaient à une longue nuit de fouilles, dans l'espoir de retrouver des survivants.
Les disparus de l'hôtel Roma
"Le système ne ralentit pas pendant la nuit", a assuré M. Curcio sur la Rai. La protection civile italienne n'a pas donné d'estimations concernant les disparus, mais beaucoup d'habitants et de touristes manquaient encore à l'appel, notamment à l'intérieur de l'hôtel Roma à Amatrice, où une trentaine de personnes séjournaient. "Certaines ont réussi à se mettre à l'abri, deux ont été retrouvées vivantes et deux mortes", a indiqué M. Curcio.
La police italienne a également fait savoir qu'elle avait mis en place un dispositif pour éviter les "chacals", nom donné aux pilleurs de maisons vidées de leurs habitants après des catastrophes naturelles ou des évacuations forcées. Des camps ont été installés à proximité de ces villages pour accueillir quelque 2.500 personnes, désormais sans toit.
Ma soeur sous les décombres
Les images parvenues des villages sinistrés ont révélé l'ampleur des destructions. Des immeubles ne sont plus que ruines, des gens hagards se regroupent dans les rues. Une photo publiée sur les réseaux sociaux montre des habitants fuyant leur maison, à moitié détruite, suspendus à des draps.
Dans l'une des communes les plus touchées, Arquata del Tronto, le quartier de Pescara, semble rayée de la carte, selon ces images. Ce tremblement de terre de magnitude 6.2, selon l'Institut américain de géologie (USGS), mais de 6.0 selon son équivalent italien, a secoué le centre de la péninsule mercredi à 3h36. Il s'agit du plus important séisme en Italie depuis le 20 mai 2012 où un tremblement de terre de magnitude 6.0 avait fait 25 morts entre Modène et Ferrare (nord).
"Le village a disparu"
A Amatrice, dans la région du Latium, à proximité de l'épicentre du séisme, des scènes de destruction totale ont été racontées par les habitants de ce village pittoresque et très touristique. Amatrice, où sont nés les "spaghetti all'amatriciana", s'apprêtait à célébrer ce weekend la 50e édition d'un festival dédié à ce plat. "Le village a disparu. C'est une tragédie", a affirmé son maire Sergio Pirozzi.
Le pape François a repris mercredi ses mots pour exprimer combien il était "bouleversé", interrompant l'audience générale qu'il donne chaque mercredi au Vatican. Parmi les victimes figure aussi une petite fille de neuf mois, retrouvée morte au milieu des décombres à Arquata del Tronto. Ses parents ont été extraits vivants et ont été hospitalisés.
Au moins 200 répliques, dont la plus forte d'une magnitude de 5,3, ont suivi ce séisme, ressenti jusqu'à Rome où nombre de palais ont tremblé. Le 6 avril 2009, un séisme de magnitude 6,3 avait fait plus de 300 morts, non loin du séisme de mercredi. Son épicentre se situait près de L'Aquila, chef-lieu de la région du même nom. Plusieurs dirigeants dans le monde ont fait part de leur tristesse et de leur solidarité à l'égard de l'Italie, du président russe Vladimir Poutine au secrétaire d'Etat américain John Kerry en passant par le président français François Hollande.