Sous un portail surmonté d'une mention "Ranch", la terre noircie et des squelettes d'arbres brûlent encore autour d'un hangar calciné de l'ouest américain. A quelques mètres, un garage s'est effondré sur des cadavres de voitures et un bus d'école carbonisé.
En un peu plus de 24 heures, l'incendie de Blue Cut a semé à une vitesse fulgurante la désolation dans cette région montagneuse surplombant le désert californien, forçant plus de 82.500 personnes à fuir.
Extrêmement dangereux, il est propulsé à travers la forêt de Los Angeles par les redoutés vents de Santa Ana, typiques en cette saison dans le sud de la Californie.
Paso Lane, en hauteur de la petite ville de Phelan, est entouré de collines en feu, d'où s'élèvent d'épaisses colonnes de fumée sombre qui donnent au ciel une couleur apocalyptique.
"L'incendie grossit encore, les vents accélèrent encore. Ils soufflent à environ 55 km/h", estime Chon Bribiescas, porte-parole du service américain des forêts.
A cela s'ajoute une végétation desséchée par cinq année de sécheresse record. "Même les arbustes qui ont l'air vert sont tout secs", remarque M. Bribiescas.
En plein mois d'août, les températures dépassent fréquemment les 35 degrés, flirtant avec les quarante par endroits.
Un cocktail détonnant, au sens propre: "la végétation explose" souligne Chon Bribiescas, et l'incendie a déferlé par endroits en boules de feu, décimant déjà 12.000 hectares.