Des documents retrouvés dans un ancien fief du groupe terroriste et analysés par l'Associated Press ont montré que la foi n'était pas la principale motivation des recrues de Daesh.
Ce sont des formulaires qui ont permis de révéler des faibles connaissances en matière de religion chez les apprentis jihadistes. 70% d'entre eux ont été classés dans la catégorie «connaissance basique» en matière de charia (la loi islamique), soit l'échelon le plus bas du questionnaire. Seulement 5% des candidats au jihad se révélaient être des «connaisseurs avancés» de l'Islam et 24% d'entre eux été rangés dans la catégorie «intermédiaire».
«L'Islam pour les nuls» plebiscité
Le groupe terroriste se sert de cette ignorance pour imposer son interprétation du Coran et servir son objectif d'expansion territoriale. AP a également mis la main sur une commande Amazon faite par des recrues britanniques de Daesh, le livre «L'Islam pour les nuls», commandé quelques jours avant de partir pour le jihad.
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Après la découverte de ces documents, le média a mené plusieurs interviews prouvant notamment l'existence d'un recruteur français, Mourad Farès. Celui-ci réussissait à convaincre ses cibles de rejoindre la Syrie en faisant «la tournée des bars» avec eux, alors même que la consommation d'alcool est proscrite dans la religion musulmane.
Parmi les hommes recrutés par Farès, Karim Mohamed-Aggad est rentré en France après un mois passé en Syrie. Lors de son procès, il a déclaré que ses «croyances religieuses n'avaient rien à voir» avec son départ. «On a utilisé l'Islam pour m'attraper comme un loup», a-t-il ajouté. Son frère, Foued, parti en même temps que lui, faisait partie du commando du Bataclan lors des attentats de Paris, le 13 novembre.