Chelsea Manning, qui purge une peine de 35 ans de prison pour avoir livré à Wikileaks des milliers de rapports militaires classés «secret défense», pourrait être condamnée à l'isolement pour une période indéfinie ou à un transfert dans un établissement de très haute sécurité en raison de sa tentative de suicide le 5 juillet dernier.
L'Union des libertés civiles américaines (ULCA), qui représente légalement Chelsea Manning, a annoncé jeudi 28 juillet que la prisonnière était sous le coup d'une enquête et que trois charges avaient été retenues à son encontre.
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«Il est extrêmement troublant que Chelsea soit l'objet d'une enquête et d'une possible condamnation pour avoir attenté à sa propre vie. Le gouvernement a longtemps été conscient de la détresse de Chelsea et a refusé l'accès aux soins médicaux liés à sa transition d'homme à femme alors que le traitement était reconnu comme nécessaire», a déclaré Chase Strangio, l'avocat de l'ULCA.
«C'est inadmissible»
«Pendant que Chelsea souffre de la dépression la plus sévère qu'elle a subi depuis son arrestation, le gouvernement prend des mesures pour la punir de cette souffrance, a poursuivi l'avocat. C'est inadmissible et nous espérons que l'enquête va immédiatement cesser et qu'elle va pouvoir disposer des soins dont elle a besoin pour récupérer». L'armée américaine ne s'est pas encore prononcée sur la demande de l'ULCA.
Depuis sa mise en détention en 2010, Chelsea Manning, transgenre depuis la même année, a été contrainte de purger sa peine dans une prison pour homme. Elle a ainsi été soumise à de longues périodes d'isolement et a dû faire face au refus du gouvernement de lui octroyer le traitement médical nécessaire au bon déroulement de sa transition d'homme à femme.