Le pape François a invité jeudi soir les fidèles réunis aux JMJ à se rebeller contre "ceux qui refusent le changement", et déploré que certains jeunes "semblent déjà retraités à 23, 24 ou 25 ans".
Quelque 600.000 pèlerins, selon la police, l'ont écouté et acclamé, dans la plaine de Blonia à Cracovie, lors de leur première rencontre. Une mosaïque multicolore de tee shirts, anoraks et parapluies avait rempli la plaine. Le temps maussade n'a pas assombri l'humeur des jeunes, chauffés par un concert de "pop catholique", ni des soeurs en habit qui esquissaient des pas de danses folkloriques avec des jeunes bénévoles en blousons imperméables blancs.
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Le changement, a expliqué le pape, arrivé à Blonia à bord d'un tramway, passe par la miséricorde qui "a toujours le visage jeune". Il est revenu sur la crise migratoire, déjà évoquée devant les autorités polonaises la veille, disant qu'"un coeur miséricordieux sait être un refuge pour celui qui n'a jamais eu une maison ou l'a perdue" et "s'ouvre pour accueillir le réfugié et le migrant".
"Avez-vous la force de vous opposer à ceux qui ne veulent pas que les choses changent ?", a-t-il demandé aux jeunes, avant de les inciter énergiquement à crier plus fort leur réponse, connue d'avance. "Avez-vous la capacité de rêver ?", a-t-il lancé. "Quand un coeur est capable de rêver, il est capable de miséricorde".
Puis le pape s'en est pris vigoureusement à la passivité de certains jeunes. "Je ne veux offenser personne, a-t-il dit, mais je suis meurtri de rencontrer des jeunes qui ont l'air d'être en préretraite", qui "ont jeté l'éponge avant de commencer la partie", qui sont "ennuyés et ennuyeux".
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Il a mis en garde aussi contre la recherche de "vertiges" ou de "chemins obscurs pour se sentir vivants". Ceux qui y succombent "finissent par le payer et payer cher", a ajouté le pape argentin, sans préciser s'il pensait à l'usage de stupéfiants.
Quelque quatre mille compatriotes argentins du pape ont changé d'hémisphère pour le rencontrer. "Les JMJ porteront un message d'amour, foi et espoir, surtout en ces temps difficiles" a dit Alejandro Fabris, 35 ans, venu avec un groupe du diocèse de Buenos Aires, vêtu du maillot de foot de l'équipe d'Argentine.