Popularisée sous l'appellation «chaude pisse», due aux brulures qu'elle occasionne en urinant, la gonorrhée devient de plus en plus difficile à traiter s'alarme le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américain.
Dans leur rapport publié le 14 juillet dernier, la mise en garde des scientifiques du CDC est sans appel : quiconque est sexuellement actif est susceptible d'être contaminé par la gonorrhée, une maladie sexuellement transmissible (MST), imputable à la bactérie Neisseria gonorrhoeae.
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La gonorrhée se transmet lors de relations sexuelles orales, anales ou vaginales non protégées avec un(e) partenaire infecté(e), par l’échange de liquides biologiques et le contact des muqueuses.
Résistance à l'azithromycine
Globalement, le nombre de cas de gonorrhées ne cesse d'augmenter partout dans le monde. En France, entre 2008 et 2009, le nombre annuel de cas dépistés a augmenté de 50%.
Mais ce qui préoccupe le plus les chercheurs du CDC américain c'est la résistance de la gonorrhée à l'azithromycine, l'antibiotique le plus couramment prescrit en association avec le ceftriaxone pour traiter cette infection. Aux Etats-Unis, le nombre de cas de gonorrhée résistant à cet antibiotique aurait augmenté de plus de 400 % en à peine un an, de 2013 à 2014.
https://t.co/u40ranDKPa #CDC confirms antibiotic resistance found in bacteria responsible for Gonorrhoea. #prevent #antibioticresistance
— Graham Cope (@GFCdiagnostics) 21 juillet 2016
«Nous pensons que ce que nous avons constaté dans les données de surveillance est une indication précoce de la résistance potentielle de la maladie aux traitements antibiotiques», indique l'auteur du rapport, le Dr Robert Kirkcaldy, épidémiologiste à la Division de la CDC de la prévention des IST. «Si le phénomène se repend et s’amplifie, cela pourrait compromettre le traitement de la gonorrhée», prévient-il.
Une catastrophe sanitaire en vue ?
Sur le plan sanitaire, les conséquences pourraient alors devenir désastreuses. Plus de 350.000 personnes ont été infectées aux États-Unis en 2014. Mal traitée ou pas soignée, la gonorrhée peut entraîner des douleurs pelviennes chez les femmes et des douleurs testiculaires chez les hommes, et peut aussi conduire à l'infertilité dans certains cas.
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En outre, suivant la zone de l’infection, une femme peut infecter son enfant au moment de l’accouchement. Des laboratoires travaillent sur de nouveaux antibiotiques qui pourraient combattre cette infection mais leur mise sur le marché ne se fera pas avant de longues années. À titre d'exemple, en France, le développement d'un médicament, de la molécule à sa commercialisation, nécessite en moyenne de dix à quinze ans de recherches.