Les toreros n'ont qu'à bien se tenir. En Espagne, un parti de défense des animaux a obtenu un score électoral remarqué aux élections législatives de dimanche.
Treize ans après sa fondation, le Parti animaliste contre la maltraitance des animaux (Pacma) a réuni 284 848 voix, soit 1,19 % des suffrages (alors même qu'il n'en avait obtenu que 102 000 aux législatives de 2011, puis 220 000 au scrutin de 2015). Une marge de progression incontestable, mais qui, dans un système électoral favorisant le bipartisme et les partis régionaux, ne lui a pas permis d'obtenir des sièges au Congrès des députés.
Fuerte avance de PACMA en una España cada vez más antitaurina #AFP https://t.co/qZdKCbR2lJ pic.twitter.com/8SQ14RI5RQ
— Agence France-Presse (@AFPespanol) 28 juin 2016
Toutefois, Pacma s'est félicité d'"un très bon résultat", "preuve de l'intérêt" que suscite la défense des animaux en Espagne, s'est réjoui mardi sa porte-parole, Laura Duarte. La mobilisation de Pacma a notamment amené la région de Castille-et-Leon, au nord du pays, à annoncer au mois de mai "l'interdiction de la mise à mort de taureaux en public lors de fêtes taurines populaires et traditionnelles".
Dénoncer les traditions qui célèbrent la cruauté envers les animaux
Le parti visait en particulier la tradition du "Toro de la Vega", qui consiste en un lâcher de taureau annuel à travers la bourgade fortifiée de Tordesillas. L'animal est pourchassé par la foule jusqu'à une plaine où il est ensuite blessé à coups de lances jusqu'à ce que mort s'en suive. Cette fête, qui remonte à l'an 1453, a finalement été interdite.
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Lors de sa campagne, le parti a également dénoncé "la cruauté" de traditions espagnoles persistantes, comme le placement de boules de feu sur les cornes de taureaux. Certaines pratiques jugées scandaleuses ont cependant été interdites en Espagne, comme le lancer de chèvre vivante depuis le clocher d'un village (véridique), abandonné depuis 2002.