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La campagne sur le Brexit reprend

Un bateau avec un drapeau disant "In", pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, s'oppose au bateau demandant la sortie du pays, le 15 juin 2016, à Londres  [NIKLAS HALLE'N / AFP/Archives] Un bateau avec un drapeau disant "In", pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, s'oppose au bateau demandant la sortie du pays, le 15 juin 2016, à Londres [NIKLAS HALLE'N / AFP/Archives]

A quatre jours du référendum sur le maintien dans l'UE du Royaume-Uni, encore sous le choc du meurtre d’une députée, plusieurs figures politiques, dont Nigel Farage et Jeremy Corbyn, interviennent dimanche dans des émissions politiques à la télévision.

Le Premier ministre David Cameron répondra quant à lui aux questions du public en direct à la BBC dans la soirée. Mais la campagne, suspendue après le meurtre jeudi en pleine rue de la députée travailliste Jo Cox, ne devrait véritablement reprendre que mardi, à deux jours du référendum, avec un débat organisé dans la Wembley Arena devant 6.000 personnes. Quarante-huit heures après le meurtre de cette parlementaire qui s'était fortement engagée dans la campagne pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, l'émotion était toujours extrêmement vive.

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A Birstall, où David Cameron s'est rendu vendredi, accompagné du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, des habitants souvent en larmes se sont recueillis samedi dans le centre-ville pour le troisième jour consécutif. La famille de la victime est venue à leur rencontre pour remercier, dans une grande dignité, le public pour ses innombrables témoignages de sympathie. Entourée de ses parents, la petite sœur de la victime a lu un communiqué dans lequel elle a rendu hommage à "une femme incroyable". "C'était un être humain, elle était parfaite", a-t-elle dit.

De Liverpool à Glasgow, des veillées étaient organisées dans de nombreuses villes. A Londres, des bouquets de fleurs ont été déposés sur la péniche accostée près de Tower Bridge et sur laquelle la députée vivait avec son mari, Brendan, et leurs deux enfants de 3 et 5 ans. De nombreux anonymes rendaient hommage à la députée, fervente avocate des droits des réfugiés. Parmi eux, Alice Pool, 40 ans, qui estime qu'"on traverse un période trouble au Royaume-Uni, comme si la haine avait été libérée". Jo Cox "a toujours combattu ces forces obscures", ajoute-t-elle.

A Birstall, David Cameron dépose une gerbe de fleurs en hommage à la députée travailliste Jo Cox tuée jeudi, le 17 juin 2016 [OLI SCARFF / AFP]
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A Birstall, David Cameron dépose une gerbe de fleurs en hommage à la députée travailliste Jo Cox tuée jeudi, le 17 juin 2016

"Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni" : c'est par ces mots que le meurtrier présumé de Jo Cox s'est présenté samedi pour la première fois devant la justice. Thomas Mair, 52 ans, a prononcé ces mots lorsqu'il a été invité à décliner son identité devant le tribunal de Westminster à Londres, selon l'agence britannique Press Association. Crâne dégarni, menotté et vêtu d'un survêtement gris, il est ensuite resté muet lorsque la magistrate lui a demandé son adresse et sa date de naissance. Il a été placé en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres, et doit comparaître de nouveau lundi, devant le tribunal londonien de l'Old Bailey cette fois. La magistrate a également ordonné une expertise psychiatrique.

Thomas Mair avait été inculpé vendredi soir d'homicide volontaire sur la députée travailliste de 41 ans, tuée jeudi dans sa circonscription de Birstall, dans le nord de l'Angleterre, à une semaine du référendum. Mère de deux jeunes enfants, elle a été visée par plusieurs coups de feu et poignardée en pleine rue. Les propos sans équivoque du suspect devant le tribunal semblent conforter les différentes révélations et témoignages apparus depuis jeudi. Particularité de la loi britannique, l'inculpation du suspect signifie que les médias n'ont désormais plus l'autorisation de publier ces éléments, notamment sur les possibles motivations du suspect.

Des fleurs et des bougies déposées en hommage à Jo Cox, près du Parlement à Londres, le 16 juin 2016 [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP/Archives]
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Des fleurs et des bougies déposées en hommage à Jo Cox, près du Parlement à Londres, le 16 juin 2016

Les deux mois de campagne ont été empreints d'une forte agressivité. Le matin du drame, Nigel Farage, leader du parti anti-immigration Ukip, avait dévoilé une affiche mettant en scène une colonne de réfugiés et barrée du slogan "Breaking Point" (Point de rupture). Elle a été jugée nauséabonde au sein même du camp du Brexit. Le ton devrait désormais changer, ont estimé les analystes. Mais aucun d'entre eux ne s'est aventuré à prédire les conséquences de ce drame sur le résultat du vote alors que les dernières enquêtes d'opinion, réalisées avant le meurtre, donnaient les partisans du Brexit en tête.

Samedi, les deux camps avaient à nouveau mis leurs campagnes en sourdine. "Vote Leave" et "Britain Stronger In" ont annulé des dizaines d'événements à travers le pays. Le Parlement, rappelé en session extraordinaire, rendra lundi un hommage national à "l'un de ses membres les plus brillants et les plus passionnés", selon les mots de David Cameron.

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