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Euro 2016 : les hooligans mis au ban ?

Les affrontements entre hooligans ont fait au moins 35 blessés. [JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP]

Après les violences samedi à Marseille, en marge d’Angleterre-Russie, l’Etat pourrait prendre des mesures contre les supporters dangereux.

«L’Euro est déjà gagné par la peur», «Euro-honte», «Une zone de guerre»… Dans toute l’Europe, les journaux sont unanimes pour dire que le football a ce week-end cédé la place à la violence. En marge de la rencontre entre l’Angleterre et la Russie, samedi à Marseille, des affrontements ont en effet fait 35 blessés. Si les autorités avaient anticipé le risque, le bilan fait craindre de nouveaux incidents lors des autres matchs «à risque» : Allemagne-Pologne (16 juin), Angleterre-Pays de Galles (16 juin) et Ukraine-Pologne (21 juin).

L’alcool pointé du doigt

Malgré l’émotion provoquée sur tout le continent, le ministère de l’Intérieur a réfuté toute défaillance. Il a rappelé que 3 000 mesures d’interdictions d’entrées sur le territoire avaient été prises et que les passeports de 3 000 individus considérés comme hooligans avaient été conservés par le gouver­nement britannique. Pour éviter que cela se reproduise, une réunion de crise a été tenue Place Beauvau. Le gouvernement a ainsi annoncé ce dimanche l’interdiction des ventes d’alcool dans les «périmètres sensibles» les veilles et jours de match. Les effectifs de police ont eux été renforcés, 1 500 agents ayant été ­déployés pour sécuriser le match Turquie-Croatie, à Paris, contre environ 1 200 à Marseille.

L’Etat pourrait en outre prononcer de nouvelles interdictions de stade (et de fan-zone) en direction des supporters les plus dangereux. Des dispositifs spéciaux sont également possibles afin d’éviter que des supporters adversaires ne se retrouvent avant un match. Enfin, une plus grande coopération entre les polices européennes devrait être mise en place, notamment via les «spotteurs», ces physionomistes spécialistes du hooliganisme.

A lire aussi : L'UEFA menace de disqualifier l'Angleterre et la Russie

Les images des affrontements de Marseille ont rappelé les heures sombres du hooliganisme anglais, révélé au monde dans les années 1980. Longtemps, les supporters britanniques ont été considérés comme les plus violents d’Europe. Un mouvement qui s’est étouffé au prix d’une politique stricte mêlant interdictions de stade, hausse des prix des billets, mais également dialogue entre autorité et supporters.

Le hooliganisme s’est toutefois reporté sur les pays de l’est, avec une organisation encore plus professionnelle. «En Russie, c’est un vrai sport à part entière, avec une préparation», ­expliquait sur iTélé Vivien Couzelas, auteur de «Dans la tête d’un hooligan» (Les Editions du Volcan). Pour ces supporters, l’Euro est donc vu comme l’occasion d’affronter d’autres nations, et en particulier les Anglais, qui restent des adversaires prestigieux pour tout hooligan. 

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