L'Egypte a annoncé dimanche l'envoi d'un sous-marin en Méditerranée trois jours après le crash du vol Paris-Le Caire d'EgyptAir, avec pour objectif de localiser les précieuses "boîtes noires" qui aideront peut-être à trancher entre la thèse de l'accident et celle de l'attentat.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est intervenu pour rappeler qu'à ce stade "toutes les hypothèses sont possibles" et qu'aucune n'est privilégiée. Le ministre de l'Aviation civile, qui a aujourd'hui affirmé qu'il n'y avait eu "aucun contact" entre le pilote et les aiguilleurs du ciel égyptiens, avait évoqué la thèse de l'attentat le jour de la catastrophe mais, depuis, l'absence de revendication et l'émission d'alertes signalant de la fumée à bord et une défaillance du système de commandes de vol ont renforcé celle de l'incident technique.
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L'hypothèse de l'explosion d'une bombe, même si elle reste théoriquement valide, a donc perdu du terrain. Pour preuve, le 31 octobre dernier, la petite charge qui avait explosé à bord du charter russe avait provoqué la désintégration instantanée de l'appareil en raison de son altitude, à près de 11 km, à cause de la très brutale dépressurisation que la brèche dans le fuselage avait provoquée. Or l'Airbus d'EgyptAir volait jeudi sensiblement à la même altitude lorsque les radars ont perdu sa trace, quelques minutes après les alertes automatisées.
"Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs de vol", a répété samedi à Paris le porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui a dépêché en Egypte trois enquêteurs, aux côtés d'un expert d'Airbus.
Les recherches se poursuivent
Le vol MS804 qui s'est abîmé en mer Méditerranée dans la nuit de mercredi à jeudi, transportait 66 personnes, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Les navires et avions des armées égyptienne et française scrutaient pour le troisième jour la mer entre la Crête et la côte nord de l'Egypte, cherchant à localiser la carlingue de l'Airbus A320 et ses deux enregistreurs de vol, les "boîtes noires". Un avion de surveillance maritime français a "détecté dimanche pas mal d'objets flottants, probablement liés à l'avion", a indiqué une porte-parole de la Marine française.
Mais les "boîtes noires" n'ont pas encore été repérées. Le "ping" des balises des deux enregistreurs n'émettra que 4 à 5 semaines dans l'eau, avant épuisement des batteries. La France a dépêché un patrouilleur de haute mer qui doit arriver lundi après-midi pour participer aux recherches. Le ministère égyptien du Pétrole a également envoyé "un sous-marin capable de descendre à 3.000 mètres" pour localiser les boîtes noires, a assuré le président Sissi.