Le pape François a reçu vendredi matin au Vatican le cardinal Philippe Barbarin, mis en cause pour ne pas avoir dénoncé des affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles dans son diocèse de Lyon, a annoncé le porte-parole du Saint-Siège.
"Il y a eu un rendez-vous, une chose normale", a déclaré à l'AFP Federico Lombardi, alors que le pontife argentin avait pris fermement la défense de l'archevêque de Lyon en estimant que sa démission serait "un contresens" dans un entretien publié mardi par le journal français La Croix. Selon le père Lombardi, l'entrevue devait porter sur la crise qui secoue l'Eglise de France mais aussi sur des sujets plus pastoraux, comme la préparation du pèlerinage des gens de la rue en novembre à Rome à l'occasion du Jubilé de la miséricorde et d'un autre pèlerinage de 300 élus de la région Rhône-Alpes.
Visé par deux enquêtes
Parmi d'autres responsables religieux, le cardinal Barbarin, l'une des personnalités les plus influentes de la hiérarchie catholique française, est visé par deux enquêtes pour "non dénonciation" d'agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991 par un prêtre du diocèse. Ce dernier, en activité jusqu'en août 2015, a été mis en examen le 27 janvier après avoir reconnu les faits. Archevêque de Lyon depuis 2002, Mgr Barbarin nie avoir couvert de tels faits mais a admis en avril "des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres".
A lire aussi : Les propos d'un évêque sur la pédophilie font polémique
Alors que des associations de victimes et plusieurs personnalités politiques, jusqu'au Premier ministre Manuel Valls, ont réclamé la démission de Mgr Barbarin, le pape François lui a apporté un soutien appuyé dans La Croix. Décrivant le primat des Gaules comme "un courageux, un créatif, un missionnaire", il avait ajouté: "D'après les éléments dont je dispose, je crois qu'à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient, qu'il a bien pris les choses en main". "On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, (démissionner) serait se dire coupable", a-t-il ajouté.