Le Premier ministre britannique David Cameron a délaissé ce lundi 9 mai son flegme habituel pour évoquer avec émotion les dangers que présenteraient pour son pays une sortie de l’Union européenne.
Alors qu’un référendum se tiendra sur le sujet le 23 juin, le chef conservateur du gouvernement, qui a organisé ce scrutin pour satisfaire sa droite, tente de convaincre ses concitoyens de voter en faveur du maintien.
A moving video from four WW2 veterans on the case for staying in the EU: https://t.co/hFnKxqs840 #EUref
— David Cameron (@David_Cameron) 9 mai 2016
Dans une allocution prononcée au British Museum, à Londres, il a notamment expliqué qu’un Brexit constituerait une menace pour l’équilibre stratégique et la paix sur le continent. «L’Union européenne a contribué à réconcilier des pays qui se sont déchirés pendant des décennies», a-t-il ainsi souligné, affirmant que «c’est dans l’intérêt du Royaume-Uni de maintenir un objectif commun en Europe pour éviter de futurs conflits entre les pays».
Le Premier ministre a même invoqué son illustre prédécesseur Winston Churchill, qui «soutenait avec passion […] la promotion du libre-échange et la construction d’institutions» communes.
Des considérations financières
Au-delà du symbole, David Cameron sait qu’une sortie de l’Union européenne coûterait cher au Royaume-Uni. «Imaginez un monde où une compagnie aérienne britannique n’aurait pas le droit d’assurer la liaison Rome-Paris, où les fermiers britanniques devraient payer une taxe pour exporter du bœuf», avertissait-il au mois d’avril.
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De fait, l’Union européenne achète 44 % des exportations du Royaume-Uni, un chiffre qui risquerait de baisser en cas de retrait du marché commun. Une telle option exclurait le pays de centaines d’accords commerciaux conclus par l’Union avec d’autres Etats.
Mais les eurosceptiques ne comptent pas renoncer. Le conservateur Boris Johnson, ancien maire de Londres, devait commencer hier une tournée pro-Brexit dans le pays.