Sûr de sa victoire aux primaires républicaines aux Etats-Unis, Donald Trump a étrillé dimanche sa rivale démocrate Hillary Clinton et son concurrent républicain Ted Cruz, à deux jours d'un scrutin crucial dans l'Indiana.
Après des mois de campagne acharnée, il ne reste plus que quelques Etats pour que le tonitruant milliardaire remporte une victoire totale aux primaires républicaines en vue de la présidentielle du 8 novembre, en particulier cet Etat septentrional de l'Indiana dont les électeurs, républicains comme démocrates, doivent voter mardi. Pour atteindre les 1.237 délégués requis pour l'investiture à la convention républicaine de juillet, M. Trump a besoin de faire le plein des voix. Il ne pourra pas y parvenir avant les primaires du 7 juin en Californie, mais les délégués de l'Indiana lui permettraient de faire un pas de géant.
Très confiant et considérant qu'il est déjà en face-à-face avec la favorite du camp démocrate, Hillary Clinton, Donald Trump s'en est violemment pris à l'ancienne Première dame. "Le fait est que la seule carte qu'elle a est la carte des femmes. Elle a fait un boulot tellement nul que même les femmes ne l'aiment pas", a taclé l'homme d'affaires sur la chaîne Fox, à propos de celle qui fut aussi secrétaire d'Etat et sénatrice.
Donald Trump a multiplié les outrances ces derniers mois, tant sur la politique étrangère qu'intérieure, et il a notamment plusieurs fois dénigré les femmes. "Si elle n'était pas une femme, elle ne serait même pas dans la course" à la présidentielle, a-t-il encore attaqué. Sur CNN, Mme Clinton a jugé ces déclarations "stupides".
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L'Indiana attribuera la totalité de ses 57 délégués républicains - un contingent important - au vainqueur. C'est la dernière chance pour le sénateur ultra-conservateur Ted Cruz d'arrêter Donald Trump. L'élu du Texas a tout misé sur cette primaire, nommant d'ores et déjà une colistière, l'ex-candidate Carly Fiorina, pour relancer une campagne qui patine. Mais aux yeux de Donald Trump, "c'est fini. Cruz ne peut pas gagner. Il n'a rien eu. Il est loin derrière". De fait, selon un sondage pour la chaîne NBC, celui qui fait la course en tête depuis des mois a 15 points d'avance sur M. Cruz dans l'Indiana.
Ce dernier a rétorqué sur ABC que "personne n'a les 1.237" délégués en vue de la convention républicaine qui se tiendra à Cleveland du 18 au 21 juillet. "Je ne les ai pas, mais Donald Trump ne les a pas non plus. Et c'est pour cela qu'il essaie désespérément de dire que la course est déjà terminée", a jugé le sénateur républicain, que M. Trump traite régulièrement de "menteur". Selon M. Cruz une "présidence Trump serait une catastrophe". Et celui qui pourfend le gouvernement fédéral américain met ses rivaux dans le même sac: "Donald et Hillary sont dans la place à Washington" et seraient même "les deux faces d'une même pièce", a-t-il lancé sur CBS.
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Côté démocrate, la lutte est moins âpre puisque, sauf coup de théâtre, Hillary Clinton portera les couleurs de son parti pour la présidentielle de novembre, la première femme de l'histoire des Etats-Unis à atteindre cette étape. Elle a en effet remporté quatre victoires mardi dernier dans des primaires dans le nord-est américain, distançant son unique concurrent, le sénateur socialiste du Vermont Bernie Sanders. Ce dernier a déjà laissé entendre qu'il ne se retirerait pas de la course.
Lors d'une conférence de presse dimanche à Washington, il en a appelé aux centaines de superdélégués qui pourraient en théorie faire basculer l'investiture de son côté durant la convention démocrate, du 25 au 28 juillet à Philadelphie. Elle sera selon lui "disputée".
"Il y a un moment où il faut regarder la réalité en face", lui a répondu Mme Clinton sur CNN en rappelant que lors des primaires démocrates de 2008 face à Barack Obama, elle avait "finalement décidé (qu'elle) devait se retirer". En fait, elle avait attendu la fin des scrutins, en juin de cette année-là, pour concéder la défaite et appeler ses électeurs à se ranger derrière celui qui avait finalement remporté la présidentielle du 4 novembre 2008 et qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier.