La Corée du Nord a condamné pour subversion et espionnage Kim Dong-Chul, un Américain d'origine coréenne, à dix ans de travaux forcés, rapporte vendredi l'agence Chine nouvelle.
Cette annonce, au moment où les tensions s'aggravent sur la péninsule coréenne, intervient un mois après la condamnation à une peine encore plus lourde, 15 ans de travaux forcés, d'un étudiant américain, Otto Warmbier, qui avait reconnu avoir volé du matériel de propagande dans un hôtel de Pyongyang.
Dans sa courte dépêche de Pyongyang, l'agence rapporte que Kim Dong-Chul, 62 ans, a été condamné par la Cour suprême de Corée du Nord. M. Kim, naturalisé américain en 1987, avait été arrêté pour espionnage en octobre. Il avait été exhibé devant les caméras il y a un mois, implorant dans une confession orchestrée la clémence pour avoir volé des secrets militaires. Son arrestation avait été révélée en janvier quand il était apparu dans un entretien que CNN réalisait dans un hôtel de Pyongyang avec un pasteur canadien emprisonné.
Secrets militaires
Kim Dong-Chul avait expliqué à CNN qu'il avait vécu en Chine ces 15 dernières années et qu'il se rendait fréquemment dans la zone économique spéciale nord-coréenne de Rason. Il ajoutait avoir espionné pour le compte "d'éléments sud-coréens conservateurs" et photographié des secrets militaires.
Les médias officiels nord-coréens affirment qu'il a été arrêté à Rason au moment où il recevait une clé USB contenant des informations militaires secrètes et des données sur le programme nucléaire nord-coréen. Les étrangers qui sont arrêtés en Corée du Nord sont souvent contraints de se prêter à des aveux publics, ce qui peut être un premier pas vers leur libération éventuelle.
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Pyongyang s'est servi par le passé de la détention de ressortissants américains pour obtenir la visite de personnalités comme l'ancien président Bill Clinton. Certains spécialistes de la Corée du Nord estiment que la lourdeur des peines prononcées contre MM. Warmbier et Kim illustre la gravité des tensions sur la péninsule, où le climat n'a cessé de se détériorer depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen en janvier.