Une journaliste néeerlandaise d'origine turque, Ebru Umar, a été interpellée par la police dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile de Kusadasi, une station balnéaire de l'ouest de la Turquie, pour des tweets visant le président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.
"Je ne suis pas libre, nous allons à l'hôpital" pour un examen médical avant d'être présentée devant des procureurs, a notamment écrit la journaliste. Le ministère néerlandais des Affaires étrangères suit l'affaire de près, a rapporté l'agence de presse néerlandaise ANP qui a précisé que l'ambassade des Pays-Bas à Ankara avait "contacté personnellement la journaliste après son arrestation". Les autorités turques n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
A lire aussi : Un sketch allemand insulte Erdogan, Merkel autorise des poursuites
Une chronique très critique à l'encontre d'Erdogan
Ebru Umar avait récemment rédigé une chronique très critique de l'homme fort de Turquie dans le quotidien néerlandais Metro, dont elle avait ensuite twitté des extraits. Dans cet article, elle citait notamment, à l'appui de ses accusations contre M. Erdogan, un courriel envoyé par le consulat général turc de Rotterdam aux Turcs habitant la région de Rotterdam qui leur demandait de lui signaler toute insulte exprimée sur les réseaux sociaux à l'encontre du chef de l'Etat turc.
We gaan nu naar ander politieburo. Guvenlik buro amirligi in KUSADASI.ik heb het niet gehoord maar er isgefluisterd dat ik vast blijf zitten
— Ebru Umar (@umarebru) 23 avril 2016
Ce courriel avait provoqué une controverse. Le consulat avait par la suite parlé d'un "malentendu". Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire. Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.