Arrivé samedi matin pour quelques heures sur l'île grecque de Lesbos, porte d'entrée des réfugiés en Europe, le pape François est rentré au Vatican accompagné de 12 réfugiés syriens.
Un peu plus tôt, François avait en effet exprimé le souhait de ramener "une dizaine" de réfugiés avec lui. Ces réfugiés appartiennent à des "groupes vulnérables" et "sont arrivés à Lesbos avant la mise en vigueur de l'accord UE-Turquie" ouvrant la voie au renvoi des arrivants en Turquie, avait alors indiqué à l'Agence France Presse le SOMP, l'organe grec de coordination de la politique migratoire. Selon la télévision publique ERT, il s'agirait de trois familles hébergées au camp ouvert de Kara Tepe et qui ont été tirées au sort.
"Nous sommes tous des migrants"
Dans une prière commune avec le patriarche de Constantinople Bartholomée et de Ieronymos, l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de toute la Grèce, le souverain pontife a par ailleurs rappelé que "nous sommes tous des migrants". Les trois dignitaires religieux ont ensuite jeté des couronnes de fleurs dans le port de Mytilène, le chef-lieu de l'île, en hommage aux milliers de migrants disparus en mer.
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"Vous n'êtes pas seuls"
Lors de sa visite, le pape s'est également rendu au camp de Moria où quelque 3.000 migrants sont enfermés. Il les a appelé à ne pas perdre "espoir", en leur assurant qu'ils ne sont "pas seuls", tout en exhortant le monde à répondre à cette crise "de manière digne". "Chers amis, je veux vous dire que vous n'êtes pas seuls (...). Ne perdez pas espoir !", a déclaré le pontife argentin à ces migrants, arrivés après l'entrée en vigueur de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie et donc voués à être renvoyés.
Le pape François a par ailleurs déclaré qu'il ne fallait "jamais oublier que les migrants, avant d'être des numéros, sont des personnes, des visages, des noms, des histoires", dans un discours à la population. "Malheureusement, certains - parmi lesquels beaucoup d'enfants - n'ont même pas réussi à arriver: ils ont perdu la vie en mer, victimes de voyages inhumains et soumis aux brimades de lâches bourreaux", a-t-il ajouté face à la mer.
Les réfugiés ne sont pas des nombres, ce sont des personnes : ils sont des visages, des noms, et ils doivent être traités comme tels.
— Pape François (@Pontifex_fr) 16 avril 2016
En se rendant aux côtés des réfugiés en Grèce, Jorge Mario Bergoglio est resté fidèle à ses valeurs tout en envoyant au monde un message fort d'accueil et de solidarité. "C'est un voyage un peu différent des autres. Un voyage marqué par la tristesse (...) Nous allons rencontrer la pire catastrophe humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale", avait déclaré le pape aux médias peu avant son arrivée à Lesbos, où il était attendu par le Premier ministre grec Alexis Tsipras.