Bob Graham, ancien président du Comité du renseignement du Sénat au moment de l’enquête gouvernementale sur les attentats du 11 septembre 2001 se bat pour faire déclassifier un rapport qui prouverait le rôle financier des Saoudiens.
A quelques jours du voyage de Barack Obama en Arabie Saoudite, la volonté de Bob Graham de voir déclassifier ce rapport de 28 pages semble enfin rallier des suffrages importants. Et pour cause. Bob Graham et les rares personnes ayant eu l'autorisation de le lire assurent que ce texte, supprimé du rapport complet sur le 11 septembre publié en 2002 par l’administration Bush, établit le rôle financier de l’Arabie Saoudite dans ces attaques.
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Ainsi Porter Goss, ancien député à la Chambre des représentants des Etats-Unis et directeur de la CIA entre 2004 et 2006 a notamment estimé pour CBS News qu’il était important qu’une version non censurée du rapport soit disponible.
Un rôle de financement
Pourtant, et malgré les promesses de l’administration Obama de rendre un jour public ce rapport, il apparaît aujourd’hui peu probable que ces informations soient divulguées. En effet, selon Tim Roemer ancien membre du Congrès et ancien ambassadeur américain en Inde ayant eu à de nombreuses reprises accès au texte, les réponses qu’il contient ont de quoi surprendre l’opinion publique américaine, et dresse le bilan de «l'implication saoudienne». Une implication financière au moins, selon lui.
Les familles des victimes en première ligne
Bob Kerrey, ancien sénateur et membre de la commission du 11 septembre s’exprime en ce sens : «Vous ne pouvez pas fournir l'argent pour les terroristes, puis dire: "Je n'ai rien à voir avec ce qu'ils font"». En ce sens, il a déposé une déclaration écrite sous serment visant à appuyer la plainte des familles de victimes des attentats.
Ces mêmes familles qui se battent depuis des années pour pouvoir accès à toutes les informations collectées par les différentes commissions d’enquêtes. Une preuve du rôle joué par l’Arabie Saoudite leur permettrait ainsi de recevoir des compensations de Riyad.
Une décision politique
L’Arabie Saoudite, de son coté, nie toute implication et plaide pour que le document soit déclassifié afin de laver sa réputation. Pourtant, aux yeux de Bob Graham, il ne s’agit que d’une posture officielle, pendant qu’en sous-main le royaume ferait pression sur Washington pour que le rapport ne refasse jamais surface.
Un cas de figure qui apparaît aujourd’hui comme le plus probable tant la situation au Moyen-Orient est déjà instable. Il n’y a aujourd’hui que très peu de chance pour que l’administration Obama fasse le choix de fragiliser encore plus ses relations avec son allié Saoudien.