Un brasseur de Bavière, en Allemagne, s'est vu contraint cette semaine de retirer du commerce une bière accusée d'utiliser des symboles nazis pour critiquer l'afflux massif de réfugiés en Allemagne.
D'abord, l'étiquette de la bouteille en question proclame que "la patrie a besoin de bière" , sur le devant et, sur le derrière, mentionne les mots "Protéger", "Préserver", Défendre", "Discipline", "Loyauté" ou encore "Sincérité". Dans le contexte migratoire actuel, le nom de la bière - "Clôture frontalière" - évoque les barrières érigées par plusieurs Etats européens, à l'image de la Hongrie, pour se protéger du flux de demandeurs d'asile. Il renvoie également aux demandes répétées des conservateurs bavarois de fermer les frontières allemandes.
Le prix de la bière, une allusion à "Heil Hitler" ?
Indice qui fait dire à certains que la boisson est une "bière nazie" : la capsule de la bouteille est frappée d'une tête de mort, évoquant certaines unités SS qui utilisaient un crâne humain comme insigne.
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Appelant à boycotter la boisson, des étudiants d'une université locale ont pointé du doigt le prix de la bouteille (0,88 euro), arguant qu'il faisait allusion au nombre "88" utilisé comme code par les milieux néo-nazis pour désigner le salut hitlérien - le "H" étant la huitième lettre de l'alphabet et "HH" signifiant "Heil Hitler". Selon eux, enfin, la date de péremption - le 9 novembre - renverrait à celle du gigantesque pogrom de la Nuit de Cristal, perpétré le 9 novembre 1938 par les nazis.
"Insister sur les traditions bavaroises bonnes et positives"
"Pure coïncidence", a soutenu le patron de la brasserie, Frank Sillner, selon lequel le prix de la bière change avec les taxes de vente et la date est calculée par ordinateur. La brasserie Roehrl, basée dans la commune de Straubing, au nord-est de Munich, s'est excusée d'avoir "choqué", mais a récusé toute accointance avec la mouvance néo-nazie. "Nous n'avons absolument rien à voir avec les extrémistes de droite", a insisté le brasseur auprès de l'agence DPA.
Selon lui, l'idée de cette bière a surgi lors de discussions il y a quelques mois, en pleine crise des réfugiés. "Nous avons voulu insister sur les traditions bavaroises bonnes et positives", rappeler que, "malgré toute notre volonté d'aider", il ne fallait "pas oublier ce qui rend notre Bavière belle et bonne", a souligné M. Sillner auprès de la radio régionale publique BR.