Les vingt-huit ministres de l’Agriculture de l’Union européenne se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles pour mettre en place des mesures permettant d’enrayer la crise profonde qui touche les agriculteurs.
C'est un rendez-vous attendu dans toutes les exploitations du continent, et plus particulièrement les filières du lait et du porc. La France, première puissance agricole européenne, est bien sûr en première ligne dans ces négociations. Le ministre Stéphane Le Foll a donc tenté ces dernières semaines de recueillir les soutiens de ses homologues européens.
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Concernant les producteurs de lait, le but recherché par Paris est de «stabiliser puis réduire» la production, dont les niveaux exceptionnels contribuent à l’effondrement des prix. Une dérogation temporaire, autorisant les Etats à limiter volontairement la production, pourrait ainsi être mise en place. Pour venir en aide aux éleveurs de porcs, la France souhaite renforcer l’aide au stockage privé et relever le plafond des aides ministérielles, de 15 000 à 30 000 euros sur trois ans. Les professionnels attendent également la levée de l’embargo russe, qui porte un coup sévère à leurs exportations, mais cette mesure relève essentiellement de la diplomatie et ne devrait pas intervenir aujourd’hui.
Mais si elle devrait obtenir le soutien de certains pays, la France devrait rencontrer l’opposition de l’Irlande, de la Suède, du Danemark et du Royaume-Uni, tous hostiles aux mesures d'intervention. Comme l’avouait le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan, la semaine dernière, la crise n’est «pas près de nous quitter».