L'ex-candidat républicain à la présidentielle américaine Mitt Romney a très durement attaqué jeudi Donald Trump, l'accusant de "malhonnêteté", "misogynie" et "cupidité", sonnant le coup d'envoi d'une vigoureuse campagne de résistance de conservateurs profondément inquiets de la possible investiture du milliardaire.
Une candidature de Donald Trump à la Maison Blanche côté républicain "permettrait" une victoire de la démocrate Hillary Clinton, a assuré Mitt Romney lors d'un discours dans l'Utah (ouest) en forme d'attaque au vitriol rare contre le magnat de l'immobilier. Donald Trump est "un escroc, un charlatan", a-t-il martelé à plusieurs reprises. "Laissez-moi le dire clairement, si nous républicains choisissons Donald Trump comme candidat, les chances d'un avenir prospère et sûr seront profondément amoindries", a-t-il déclaré.
A lire aussi : A cause de Trump, les recherches des Américains pour déménager au Canada explosent
"Je comprends la colère des Américains aujourd'hui", a-t-il souligné. Mais alors que par les passé les présidents américains "ont transformé cette colère en énergie employée pour le bien", Donald Trump "dirige notre colère vers des objectifs loin d'être nobles. Il fait des boucs émissaires des musulmans et des immigrés mexicains, il appelle à employer la torture et à tuer les enfants et les proches innocents des terroristes", a-t-il dénoncé.
"Le pays plongerait dans une récession prolongée" sous une présidence Trump, a-t-il assuré, mettant en doute le bagage économique du milliardaire. "Même si Donald Trump a proposé très peu de mesures économiques spécifiques, le peu qu'il a dit suffit pour savoir qu'il serait très nocif pour les employés américains et les familles américaines". A ceux qui lui opposeraient éventuellement les succès économiques du milliardaire, Mitt Romney a dénoncé ses "faillites", qui ont "anéanti les petites entreprises et les hommes et femmes qui y travaillaient". "Il a hérité" de son empire, "il ne l'a pas construit", a-t-il asséné. "Bien dit", a immédiatement réagi un autre aspirant républicain à la Maison Blanche, John Kasich.
Avant même le discours de Mitt Romney, le milliardaire avait répondu par le mépris aux attaques annoncées de Mitt Romney, le qualifiant de "loser" parce qu'il avait perdu en 2012 face à Barack Obama. "Pourquoi Mitt Romney m'avait-il supplié de le soutenir il y a quatre ans", a-t-il ironisé sur Twitter.
I am the only one who can beat Hillary Clinton. I am not a Mitt Romney, who doesn't know how to win. Hillary wants no part of "Trump"
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 mars 2016