Le groupe terroriste pourrait gagner jusqu'à 25 millions de dollars par mois en plaçant ses ressources sur les marchés financiers au Moyen-Orient.
Selon les experts, Daesh profite en effet des failles du système bancaire pour faire fructifier ses revenus, tirés de l'exploitation du pétrole, de la levée d'impôts et du pillage. Un rapport britannique, cité par CNBC, souligne notamment que le système de vente aux enchères de devises étrangères de la Banque centrale d'Irak serait massivement investi par les terroristes.
Daesh utilise un système de transfert d'argent datant du Moyen-Age
Le groupe jihadiste parvient en effet à faire entrer et sortir du cash de son territoire grâce à la "hawala", un système de transfert d'argent datant du Moyen Âge. Ce vaste réseau informel reposant sur la confiance permet de transférer des fonds et de procéder à des opérations de change.
Enquête. La puissante machine à cash de #Daech | Courrier international #Irak #hawala https://t.co/YHNCdxs2SS
— Manuel Broyer (@ManuelBroyer) 3 mars 2016
Le système est simple : un particulier dépose du liquide dans un bureau, qui contacte un autre bureau des milliers de kilomètres plus loin. Le destinataire peut alors immédiatement retirer son argent, mais le bureau touche une commission deux fois plus élevée (10%) que lors de transactions classiques.
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Les agents de change rémunèrent des miliciens chiites pour faire passer les fonds à travers lignes de fronts et checkpoints, et soudoient les combattants kurdes pour qu'ils ferment les yeux. De son côté, Daesh ponctionne un pourcentage en échange de la protection des contrebandiers.
Une fois ce liquide changé dans les monnaies qui l'intéresse, le groupe terroriste peut ensuite réaliser des marges importantes sur le marché des devises étrangères de Bagdad.