Moussa Ibn Yacoub, humanitaire français de l’ONG Baraka City, emprisonné depuis le 22 décembre au Bangladesh pour «activités suspectes» a été remis en liberté conditionnelle ce mardi 1er mars.
C’est l’organisation musulmane qui a annoncé sur Twitter la libération de Moussa Ibn Yacoub, « épuisé par ses deux mois de détention» mais «content». Publiant les premières photos de l’humanitaire, Baraka City souligne toute fois dans plusieurs autres messages que «le combat continu», Moussa Ibn Yacoub ayant toujours l’interdiction de quitter le Bangladesh dans l’attente du rapport final de la police. Le ministère des Affaires étrangères a confirmé l'information, précisant qu'il bénéficiait «de la protection consulaire».
Moussa passe les premiers appels à sa famille. Nous continuons les démarches jusqu'à son retour en France. pic.twitter.com/u5OjCaNhHZ
— BarakaCity (@Barakacity) 1 mars 2016
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Le jeune homme de 28 ans, originaire de Montreuil, avait été arrêté le 22 décembre dernier alors qu’il visitait des camps de réfugiés Rohingyas, une minorité musulmane venue de Birmanie. En cause : son nom d’usage musulman adopté lors de sa conversion à l’islam diffère de celui de ses papiers d’identité, Puermo Maxime Tchantchuing. Les autorités lui reprochent également de ne pas s’être déclaré. «Les Rohingyas sont considérés comme illégaux, ce qui explique l’impossibilité de légaliser notre présence», argue de son côté l’ONG.
Le sort de Moussa Ibn Yacoub a suscité une large mobilisation sur les réseaux sociaux, initiée par Baraka City, sous le hashtag #FreeMoussa. Le rappeur Nekfeu, lors de son passage sur la scène aux Victoires de la Musique avait également appelé à soutenir l’humanitaire.
Une organisation controversée
La mobilisation de Baraka City avait également suscité une vive polémique en janvier après le passage de son fondateur Idriss Sihamedi sur le plateau du Supplément de Canal +. Ce dernier avait expliqué qu’il ne serrait pas la main aux femmes et avait refusé de condamner les attentats perpétrés en France par Daesh.
Fondée par des musulmans au profil salafiste, l’organisation, suivie par plus de 665.000 personnes sur Facebook, a fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de l’état d’urgence en raison de son profil idéologique et de ses activités en Syrie, rapportait Le Monde fin janvier.