La province canadienne de l'Ontario pourrait reconnaître comme une religion le fait de ne consommer aucun produit d'origine animale.
Alors que le Code des droits de l'Homme local est en cours de révision, la commission ad hoc a en effet considéré qu'une croyance non religieuse qui affectait en profondeur le mode de vie de ses adeptes pouvait être considérée à l'égal d'une religion, révèle M Le magazine du Monde. Concrètement, cela signifie que les vegans bénéficieraient des mêmes droits, notamment en matière de protection contre les discriminations, que les minorités raciales, sexuelles ou religieuses.
Ontario Officials Rule Veganism is a Human Right Legally Protected from Discrimination https://t.co/lD2B89rZ8O via @TheVeganHerald
— Sean Hardin (@Hardin9) 21 février 2016
C'est dans le monde de l'entreprise que cette évolution aurait le plus de conséquences visibles. Un employeur se verrait par exemple dans l'obligation de prendre en compte la croyance d'un employé refusant de porter des vêtements d'origines animales, des menus végétaliens devraient obligatoirement être proposés à la cantine ou lors des événements d'entreprise, etc.
Les opposants à cette mesure mettent en garde contre les situations ubuesques auxquelles elle pourrait donner lieu. Selon eux, intégrer la prise en compte du véganisme dans la loi ouvre la porte à la prise en compte de spécificités alimentaires de toute sorte. Quid, en effet, des intolérants au gluten et autres allergiques au lactose ? En outre, faire de l'absence de plat vegan dans un restaurant d'entreprise un manquement aux droits de l'Homme, au même titre que la discrimination raciale ou les persécutions religieuses, peut sembler discutable.
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Toutefois, cette nouvelle religion vegan a de plus en plus d'adeptes dans le monde occidental, et en particulier outre-Atlantique, où les excès de l'alimentation carnée ont donné lieu, par un choc en retour, à un discours végétalien rigoriste. Outre le bien-être animal, la préservation des ressources et le respect de l'environnement sont fréquemment cités.
Mais si cette rhétorique présente certains arguments imparables, elle se heurte dans sa réalisation à d'autres barrières éthiques. La production de viande et de poisson fait en effet vivre une part non négligeable de la population, et le passage à une alimentation strictement végétale aurait pour les agriculteurs des conséquences terribles.