L'association Coordination Chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) a porté plainte contre X, accusant Daesh de crimes contre l'humanité à l'encontre des minorités chrétiennes d'Irak et de Syrie, a-t-on appris jeudi auprès de son avocate.
"Des assassinats, des conversions religieuses forcées, des enlèvements, des réductions en esclavage, des abus sexuels et physiques, des actes de torture" ont été constatés par l'ONU, relève l'association présidée par Patrick Karam, qui met en avant "la vaste campagne de purification ethnique et religieuse" menée par Daesh.
La plainte, déposée pour crime de génocide et crime contre l'humanité déplore aussi "la destruction des lieux de culte et de recueillement". Ces faits impliquent des ressortissants français partis faire le jihad en Syrie ou en Irak et des personnes résidant en France, les juridictions françaises ont donc "très exactement compétence", écrit l'association.
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"Il ne faut plus qu'aucune personne de nationalité française ou séjournant en France n'échappe aux poursuites auxquelles l’expose sa participation aux actes de barbarie de Daesh qui sont perpétrés en France comme à l'étranger", a commenté l'avocate de CHREDO, Samia Maktouf.
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En 2014, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, avait estimé que la persécution des chrétiens de Mossoul (Irak) par Daesh pouvait être considérée comme un crime contre l'humanité.
En Syrie, le comité des Nations unies a dénoncé l'assassinat systématique d'enfants appartenant à la communauté chrétienne et yézidie. L'association Portes Ouvertes, qui publie chaque année un index mondial des persécutions contre les chrétiens, relate plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants.
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En Irak, il n’y aurait "pas plus de 300.000 chrétiens" contre 1,2 million au début des années 90, selon le décompte de l'association.
Une enquête préliminaire pour crime contre l’humanité a été ouverte en septembre par le parquet de Paris qui vise les exactions commises en Syrie entre 2011 et 2013 par le régime de Bachar Al-Assad. Elle a été ouverte à la suite du témoignage de "César", un ancien photographe du service de documentation de la police militaire syrienne qui a rendu public des milliers de photos.