L’annonce mardi de la mort d’une tortue géante à Hanoï, au Vietnam, a provoqué un profond désarroi parmi la population.
Et pour cause, l’animal de 200 kilos, qui comptait parmi les quatre derniers spécimens au monde de tortue géante de Yangtze à carapace molle, était considéré comme sacré et symbolisait la lutte du Vietnam pour son indépendance.
Selon une «légende», la tortue de Hoan Kiem, du nom du lac du centre de Hanoï où elle vivait depuis au moins 80 ans, était le gardien de l'épée magique d'un roi du XVe siècle qui avait vaincu les envahisseurs chinois et défendu l'indépendance du Vietnam. Un CV qui faisait de Cu Rua, son petit nom, un véritable objet de culte.
Les habitants venaient ainsi en pèlerinage depuis tout le pays pour l’apercevoir. Ses apparitions lors de grandes célébrations, à l’instar de l’anniversaire des 1.000 ans d’Hanoï, étaient considérées comme de bons augures. Et à l’inverse, ses pépins de santé étaient interprétés comme de mauvais présages.
Une coïncidence inquiétante
Aussi, l’annonce de sa disparition a été largement commentée sur les réseaux sociaux dans un pays profondément superstitieux. De nombreux habitants se sont ainsi inquiétés de la coïncidence de cette mort avec l’ouverture du congrès quinquennal du Parti communiste qui décide en ce moment du renouvellement de ses dirigeants. La plupart y ont vu au choix un mauvais présage ou un signe de malchance.
Le sujet est si délicat, que les premières informations sur la mort de la tortue rapportées par les médias officiels ont été brièvement censurées par le régime. Le temps non pas de déterminer les origines de la mort de l’animal mais d’annoncer que le corps de Cua Rua serait conservé dans un temple situé sur une petite île au milieu du lac et qu’il serait prochainement embaumé.