Depuis le 1er janvier 2016, les Texans ont le droit de porter une arme à feu dans la rue de manière visible. Une petite révolution dans un Etat déjà très permissif en la matière.
A l'heure où Barack Obama cherche à réduire l'accès aux armes à feu aux Etats-Unis, certains Etats font un pied de nez au président. Comme le rapporte le New York Times, le Texas a ainsi appliqué, la première journée de 2016, une loi autorisant le port d'"armes visibles" pour les citoyens détenteurs d'un permis. Ainsi, pour la première fois depuis 1871, ils pourront faire leur shopping ou se rendre à leur bureau en arborant un pistolet à la ceinture, façon western, ou un fusil d'assaut dans le dos, façon guerre. Tout établissement, église, école ou commerce qui désapprouve le port d'armes dans ses murs devra lui-même le préciser.
Au lendemain de l'entrée en vigueur de cette loi, une centaine d'amoureux de la gâchette étaient réunis à Austin, capitale de l'Etat, pour célébrer ensemble le fait de pouvoir enfin afficher ostentatoirement leur arme à feu. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les autres villes texanes. Au total, ce sont 925 000 personnes (sur les 27 millions que compte le Texas) qui seront affectées directement par ce changement de législation, estime le New York Times.
Sale temps pour les opposants aux armes à feu
Si, pour les partisans de la nouvelle loi, "cela va aider à dissuader les potentiels criminels, les opposants affirment qu'il n'y a aucune preuve démontrant que les Etats ayant adopté une législation similaire sont plus sûrs", selon le quotidien newyorkais. En moyenne, 90 personnes sont tuées par balle, chaque jour, aux Etats-Unis.
Barack Obama a entamé sa dernière année comme locataire de la Maison blanche avec une promesse faite aux citoyens américains le 1er janvier : lutter contre "l'épidémie" des violences par armes à feu. Un défi de taille, car aucun projet de loi sur ce sujet n'a jamais passé l'obstacle du Congrès et les mailles du puissant lobby des armes, malgré les tueries de masse à répétition. Changer les mentalités ? Une mission qui ne s'avère pas de tout repos pour le président des Etats-Unis et les organisations anti-armes, dans un pays où le port d'armes est un droit garanti par le deuxième amendement de la Constitution.