Au lendemain de l’exécution en Arabie Saoudite du cheikh Nimr Baqer al-Nimr, dignitaire chiite figure de la contestation, la tension semblait à son paroxysme, dimanche, entre les deux pays, Ryad a rompé ses relations diplomatiques avec Téhéran.
L'Arabie Saoudite, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a par ailleurs exigé «le départ sous 48h des membres de la représentation diplomatique iranienne» et dénoncé «les ingérences négatives et agressives de l'Iran dans les affaires arabes qui entraînent souvent dégâts et destructions».
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, avait plus tôt dans la journée fait savoir que cette mort «injuste» serait vengée par «la main divine». Quelques heures auparavant, des centaines d’Iraniens avaient assiégé l’ambassade d’Arabie Saoudite à Téhéran et y avaient mis le feu. Dans l’après-midi, ils étaient plus d’un millier à manifester aux cris de «mort à al-Saoud», du nom de la famille régnante à Ryad.
Une rivalité établie
Si la communauté internationale, des Etats-Unis à la France, a fait part de ses inquiétudes, c’est que ces deux pays sont depuis toujours de grands rivaux. Défendant chacun une vision différente de l’islam (sunnite pour Riyad et chiite pour Téhéran), ils aspirent au leadership dans la région et s’affrontent déjà par conflits interposés au Yémen et en Syrie.
Et si une guerre directe n’est pour le moment pas d’actualité, certains craignent un soulèvement des populations chiites, qui pourrait déstabiliser encore un peu plus les différents pays de la région, de l’Arabie Saoudite à l’Irak, en passant par le Bahreïn, ou plusieurs manifestations ont eu lieu dimanche.