Une enfant de neuf ans a été assassinée par des talibans avec six autres membres de la communauté des Hazaras, au mois de novembre, dans le sud-est de l'Afghanistan.
Le 11 novembre 2015, des milliers de manifestants ont investi les rues de Kaboul, en Afghanistan, pour protester contre l'assassinat par des talibans de sept personnes appartenant à la minorité chiite des Hazaras. Si la mobilisation visait à dénoncer les persécutions à l'encontre de cette population afghane, c'est un détail particulièrement révulsant qui a mis le feu aux poudres : l'une des victimes, kidnappée puis décapitée, n'avait que 9 ans. Elle s'appelait Shukria.
Le Washington Post a contacté son père la semaine dernière. "Elle était la fille la plus intelligente de sa classe", a raconté Ali au quotidien américain. Après avoir passé du temps au Pakistan en tant que réfugié de guerre, lui et sa famille sont retournés en Afghanistan pour travailler à nouveau leur terre. Ali marche en béquilles depuis un accident. "Quand je me suis blessé la jambe, Shukria m'a dit qu'elle deviendrait médecin pour la soigner", se souvient le père.
La jeune fille était en route vers le Pakistan pour rendre visite à sa grand-mère souffrante lorsqu'elle a été kidnappée puis tuée par les talibans. Si de nombreux Hazaras vivent en relative sécurité à Kaboul, ceux qui n'habitent pas la capitale afghane vivent dans une peur perpétuelle d'être pris pour cible par les talibans. "Nous sommes encerclés, nous ne sommes en sécurité nulle part", a ainsi déclaré un membre de la communauté au Washington Post.