En Zambie, un chanteur condamné pour viol et récemment grâcié par le président a été nommé ambassadeur de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les défenseurs des droits de l'Homme crient au scandale.
Clifford Dimba, plus connu sous le nom de général Kanene, a été condamné en 2014 à 18 ans de prison pour le viol d'une jeune fille de 14 ans. Mais après une seule année de réclusion, le chanteur a été grâcié par le président zambien Edgar Lungu et, comble de l'indécence, a été nommé ambassadeur pour les droits des femmes et des enfants, contre la violence sexiste. A noter que, depuis sa libération, le chanteur a été impliqué dans deux autres affaires d'agressions envers le genre féminin, d'après le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
L'agression sexuelle banalisée
"Une nomination aussi scandaleuse non seulement traumatise la victime encore et encore, mais elle décourage aussi les autres victimes à dénoncer les agressions", a réagi Dubravka Simonovic, Rapporteur Spécial de l'ONU en charge de la violence contre les femmes, ses causes et conséquences. Selon elle, cette décision vient saper tout le travail de sensibilisation et de lutte contre les agressions sexuelles réalisé jusque-là. Pire, elle banalise ces violences et discrédite les voix qui s'élèvent contre.
Les experts onusiens ont appelé le gouvernement zambien à abroger la nomination de Cliffort Dimba et à garantir qu'il n'y aura dorénavant plus de pardons présidentiels pour les auteurs de crimes sexuels contre des femmes. La Zambie n'a, pour l'instant, pas répondu.