Les autorités sanitaires brésiliennes diffusent ces derniers jours un conseil pour le moins inhabituel à la population. Celui de ne pas faire d’enfants.
En cause, une épidémie observée ces derniers mois de microcéphalie chez les nouveau-nés, une malformation de la tête. Plus de 2 400 cas suspects ont déjà été signalés depuis le début de l’année dans 20 états brésiliens contre 147 cas l'année dernière. Dans le seul état de Pernambuco, plus de 900 cas ont été signalés.
Or, fin novembre le ministère brésilien de la Santé a relevé « un fait inédit dans la littérature scientifique » en établissant un lien entre la microcéphalie et le virus de Zika, une fièvre transmise par la même espèce de moustique qui est à l’origine de la dengue, du chikungunya et de la fièvre jaune.
L'état d'urgence sanitaire
Six Etats ont donc déclaré l'état d'urgence sanitaire. Et pour cause, la microcéphalie se manifeste chez les nourrissons par des têtes anormalement petites à la naissance, des malformations du cerveau, de graves problèmes de développement et parfois une mort précoce.
Lorsque le nombre de cas de microcéphalie a commencé à monter en flèche le mois dernier, les médecins ont remarqué que cela coïncidait avec l'apparition du virus de Zika au Brésil. Et ils ont vite découvert que la plupart des mères concernées avaient déclaré avoir été victimes en début de grossesse des symptômes de la fièvre de Zika : légère fièvre, éruptions cutanées et maux de tête.
Le Mondial 2014 en cause
Initialement concentrée dans le nord du Brésil, de nombreux cas de microcéphalie ont été détectés plus récemment à Rio de Janeiro et Sao Paulo, dans le sud, alimentant les craintes de tout le pays. La médiatisation de certains cas a d’ailleurs entrainé une vraie prise de conscience et des vagues de solidarité.
La fièvre Zika a été découvert en Ouganda dans les années 1940 et est depuis devenu endémique dans certaines parties de l'Afrique. Elle s’est propagée dans le Pacifique Sud et des régions d'Asie. Elle a été détectée au Brésil début 2015. Certains médecins avancent que ce sont des touristes en provenance d'Asie ou du Pacifique Sud qui ont diffusé le virus pendant la Coupe du Monde 2014.