C'est une décision qui devrait faire jurisprudence. Le tribunal fédéral allemand, la plus haute autorité judiciaire du pays, a ordonné à un homme de détruire les images dénudées et les sextapes réalisées avec son ex-conjointe qu'il possédait.
Selon les juges, ces contenus violaient l'intimité de la jeune femme. Ils ont estimé que si l'homme, photographe de profession, n'avait pas forcément l'intention de les diffuser, il ne suffisait pas à l'autoriser à les conserver. Car selon eux, le fait pour ce dernier de posséder ces images lui conférait un pouvoir de "manipulation" sur son ex conjointe.
Le consentement valable jusqu'à la séparation du couple
Les magistrats ont également expliqué que le consentement de la femme au moment ou les images et les sextapes ont été prises n'avait plus de valeur à partir du moment ou le couple s'est séparé. Selon la décision rendue par le tribunal, chacun a le droit de décider à qui il souhaite laisser accéder à son intimité sexuelle.
La question du droit a l'intimité a suscité de vifs débats à travers le monde ces dernières années. Le Royaume-Uni punit désormais le "revenge porn", soit l'utilisation de photos dénudées de son ex conjoint à des fins de vengeance, de deux ans de prison. En avril dernier, une première condamnation avait été prononcée en France pour un cas de "revenge porn". Et au mois de Mars, le réseaux sociaux Twitter, Facebook et Reddit avaient annoncé qu'ils banniraient désormais cette pratique.