Ce sont des restrictions sans précédent. Au Tadjikistan, feux d’artifices, sapins de Noël, repas de fêtes et cadeaux sont interdits dans les écoles pour le Nouvel An.
Une décision abrupte qui est la conséquence d’un décret pris ce mardi par le ministère de l'Education de ce pays d'Asie centrale à majorité musulmane. Ce texte va jusqu’à préciser que l’interdiction des sapins de Noël vaut aussi bien pour les arbres «naturels comme artificiels». Même en dehors des écoles, la tradition du sapin de Noël semble menacée. A Douchanbé, la capitale tadjike, l’arbre ne sera installé sur une place de ville que quelques jours avant le Nouvel an pour être retiré presque aussitôt, début janvier 2016.
Ces nouvelles interdictions s’ajoutent à des mesures toujours en vigueur. Les autorités avaient déjà interdit en 2013 d'organiser des soirées de fête pour le réveillon du Nouvel an et banni le personnage de Père Noël de toutes les émissions festives à la télévision publique. Dans l'ex-URSS, le Nouvel an est généralement célébré en famille à l'image de Noël dans les pays catholiques.
Des fêtes très encadrées sinon interdites
Pire, dans la nuit du 31 décembre 2011, un homme déguisé en Père Noël avait été poignardé à mort par trois personnes inconnues près de la maison de sa famille à Douchanbé. Alors que les proches de la victime semblaient convaincus qu'il s'agissait d'un meurtre pour des motifs religieux, la police avait assuré que les assaillants avaient agi sous l'influence des drogues.
D'une manière générale, faire la fête est très encadré au Tadjikistan, quand cela n'est pas tout simplement interdit. Le pays avait ainsi adopté en 2007 une loi qui interdit de célébrer son anniversaire en public et limite le nombre d'invités aux mariages.