Le président Xi Jinping a défendu bec et ongles le contrôle de la Toile dans l'Empire du Milieu. Un Etat sans Google ni Facebook.
La censure du Web est nécessaire pour préserver la liberté des internautes, selon le président chinois. A l'occasion de la deuxième conférence internationale sur l'Internet, mercredi, dans la ville de Wuzhen (est), Xi Jinping a défendu la souveraineté des Etats sur la Toile contre un Web au patrimoine mondial, libre et ouvert.
"A l'image du monde réel, la liberté et l'ordre sont tous deux nécessaires dans le cyberespace : la liberté est la finalité de l'ordre et l'ordre est la garantie de la liberté", a-t-il déclaré devant plusieurs géants mondiaux du Web et du high-tech. Le chef d'Etat a plaidé pour que soient respectés les droits de chaque pays de gouverner leur propre espace : "Aucun pays ne devrait viser l'hégémonie en ligne ou s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres pays". Xi Jinping a également fait allusion aux "préceptes moraux" qui doivent "guider l'utilisation d'Internet".
Baidu, le moteur de recherche Made in China
La République populaire de Chine, qui compte 700 millions d'internautes, maintient une stricte censure des contenus en ligne et bloque notamment l'accès à certains sites occidentaux, comme Google, Facebook et Twitter. Le pays possède ainsi son propre moteur de recherche, appelé Baidu (qui signifie "Cent degrés") et utilise des réseaux sociaux alternatifs.
Les organisations de défense des droit de l'Homme, Amnesty International en tête, critiquent régulièrement les autorités chinoises pour leur utilisation de la censure comme prétexte à la répression de toute dissidence. Selon un rapport publié en octobre par l'ONG américaine Freedom House, la Chine applique une des politiques les plus restrictives en matière d'Internet, devant l'Iran et la Syrie.