La région de Lombardie, dans le Nord de l'Italie, a voté un amendement interdisant le port de la burqa et du niqab dans les hôpitaux et les bâtiments publics. Le texte entrera en vigueur au 1er janvier 2016.
Cette mesure a été prise officiellement pour des raisons de sécurité, suite aux attentats de Paris. Il s'agit d'un amendement à une loi existante datant de 1970, qui interdisait les vêtements et accessoires rendant difficiles l'identification des personnes dans les lieux publics. La Lombardie deviendra ainsi la première région italienne à mettre en place une telle interdiction.
"Nous avons amendé la loi et plus personne ne sera autorisé à entrer dans les lieux publics et les hôpitaux avec le visage couvert", a expliqué le gouverneur de Lombardie, Roberto Maroni, membre du parti d'extrême droite de la Ligue du Nord. La responsable de la sécurité, de la protection civile et de l'immigration de la région, Simona Bordonali, a justifié pour sa part la mesure par les "attaques terroristes majeures" qui se sont produites ces derniers mois.
Mais cet amendement sur le voile intégral a suscité de nombreuses critiques en Italie. Le ministre italien de la Justice, Andrea Orlando, a ainsi estimé que "la dernière chose que nous ayons à faire en ce moment est de manipuler les symboles et de faire de la propagande, des domaines dans lesquels les extrêmistes islamistes sont imbattables".
De nombreuses voix se sont ainsi élevées pour dénoncer une mesure à même d'aviver encore davantage les tensions communautaires dans le pays. Le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, avait ainsi déclaré il y a peu que la communauté musulmane italienne «menace l’identité» du pays, et approuvé l'adoption d'une loi similaire en Suisse en novembre.