Elle portait le voile intégral, ne conduisait pas. Il était timide, poli et pratiquait le tir. Syed Farook et Tashfeen Malik, qui ont tué 14 personnes mercredi à San Bernardino, formaient un couple réservé et ultra-conservateur.
Américain de 28 ans d'origine pakistanaise, Syed Farook était un inspecteur sanitaire des services publics de San Bernardino (Californie) "introverti" et qui n'avait "pas d'ami", ont indiqué vendredi les avocats de sa famille. Gasser Shahata, qui fréquentait la même mosquée que Farook, l'a décrit comme quelqu'un de "calme, timide" et poli, qui "avait tout pour être heureux".
Derrière cette façade apparemment sans histoire, les autorités ont dépeint un couple qui avait minutieusement préparé son attaque sanglante. Personne n'avait rien pressenti. "Nous n'avons jamais vu de signe de radicalisation", a affirmé Mahmood Nadvi, l'un des imams de de la mosquée où priait Syed Farook.
Une rencontre sur Internet
Ce dernier avait rencontré Tashfeen Malik, Pakistanaise de 29 ans morte avec lui mercredi après un violent affrontement avec la police, "sur un site de mariage" en 2013, ont expliqué les avocats de la famille de Farook, Mohammad Abuershaid et David Chesley. Les autorités avaient dans un premier temps indiqué que Malik avait 27 ans.
La jeune femme avait déménagé en Arabie saoudite lorsqu'elle avait entre 18 et 20 ans, après avoir grandi au Pakistan. Farook a fait un pèlerinage à la Mecque durant l'été 2014 et il a épousé Malik peu après, ont-ils précisé.
Ils vivaient de façon très traditionaliste. Tashfeen était "une femme au foyer typique", qui s'occupait de sa fillette de six mois, selon les avocats. La jeune femme portait le voile intégral et les hommes de la famille de Farook "n'ont jamais vu son visage parce qu'elle portait une burqa".
Quand des membres de la famille de Farook rendaient visite au couple et son bébé, "les femmes s'asseyaient avec les femmes, les hommes avec les hommes". Tashfeen ne conduisait pas, par choix, ont précisé les avocats.
Un arsenal
La police a retrouvé chez eux, dans leur voiture et sur eux un arsenal de plus de 6 500 cartouches ainsi qu'une douzaine d'explosifs. "Il aimait pratiquer le tir", a justifié David Chesley, appelant à ne pas qualifier hâtivement Syed et Tashfeen de radicaux islamistes.
La famille de Syed Farook, "sous le choc", pensait qu'il aimait faire de la mécanique et réparer sa voiture quand il passait du temps dans son garage. M. Chesley a aussi voulu minimiser le lien présumé de Farook avec les réseaux islamistes. "Ce n'est pas parce que vous avez été sur une page internet (d'extrémistes) que vous soutenez" leur cause, a-t-il affirmé.