Une douzaine de bateaux fantômes transportant des corps en décomposition ont été repérées au large des côtes japonaises depuis le mois d’octobre. Ils pourraient provenir de Corée du Nord.
Dans ces embarcations en bois, les cadavres retrouvés étaient en si mauvais état qu’il a été impossible de déterminer la cause de leur mort rapportent plusieurs médias japonais. Sur l'un des navires repérés fin novembre à quelques 100 kilomètres de l'archipel, ce sont trois corps en décomposition et quasiment à l’état de squelette qui ont été découverts. Sur un autre, ce sont six crânes, et un corps presque intact, avec sa tête, que les autorités ont retrouvé.
La plupart des bateaux disposaient de filets et des panneaux de signalisation écrits en coréen. L’une des embarcations portait sur sa coque l’inscription «Armée populaire de Corée», le nom de l’armée nord-coréenne. Un morceau de tissu en lambeaux trouvé sur l'un des bateaux ressemble également fort au drapeau nord-coréen.
Des pêcheurs ou des réfugiés ?
Les experts s’accordent à dire qu’il est hautement probable que ces bateaux arrivent de Corée du Nord. Mais les autorités, elles, se gardent bien de le confirmer. Pourtant, leur mauvais état et leur conception ne semblent pas en faire des bâtiments d’origine japonaise ou sud-coréenne, les autres pays qui bordent la mer du Japon.
Yoshihiko Yamada, un expert maritime, interrogé par la chaîne de télévision NHK s’est ému de la ressemblance de ces esquifs avec ceux utilisés par les migrants nord-coréens. Il n'a pas exclu pour autant qu’il puisse s’agir de pêcheurs, à l’heure où la Corée du Nord tente d’accroître ses capacités de pêche.
Dans les deux cas, ces équipages ont certainement dérivé pendant des mois sans que personne ne sache où ils se trouvent, les bateaux étant dépourvus de tout instrument de navigation moderne. Les bateaux «sont en bois et sont vieux et lourds. Ils ne peuvent pas voyager rapidement et les moteurs ne sont pas assez puissants pour affronter les courants» a relevé l’expert.
Les Nord-coréens tentés de fuir leur pays doivent emprunter des routes de plus en plus dangereuses, dont celle de la mer du Japon. Les routes traditionnelles vers la Chine sont en effet devenues trop contrôlées. Chaque année, des dizaines de bateaux à la dérive sont ainsi repérées au large des côtes japonaises.