François Hollande a appelé vendredi à "ne pas ériger de murs ou de barrières à l'intérieur de l'Europe", à l'issue d'un entretien à l'Elysée avec le chancelier autrichien Werner Faymann, alors que l'Autriche envisage de telles mesures face à l'afflux de réfugiés sur sa frontière avec la Slovénie.
Face à l'afflux des réfugiés, il ne faut "pas ériger des murs ou des barrières à l'intérieur de l'Europe mais tout simplement assurer la frontière extérieure", a affirmé le président lors d'une déclaration aux côtés du chancelier. L'Autriche a annoncé des mesures de sécurisation de sa frontière avec la Slovénie, pouvant inclure l'édification d'une clôture, qui serait une première dans l'espace Schengen.
M. Hollande a dans le même temps salué "la population autrichienne, qui fait autant qu'elle peut pour assurer dans le respect et dans la dignité l'accueil de ces populations, souvent en transit vers l'Allemagne". M. Faymann a pour sa part déclaré que "seules des réponses européennes communes" pouvaient apporter des solutions.
"Vouloir rediriger des réfugiés vers son voisin ne saurait être une réponse en Europe", a-t-il aussi estimé, répondant implicitement à Berlin qui accuse l'Autriche de renvoyer de manière désorganisée vers l'Allemagne les milliers de migrants venant de Slovénie. "C'est un défi qui est difficile, parce que dans beaucoup de domaines, en tant que responsables politiques, nous devons montrer que nous sommes sensibles aux craintes de la population", a ajouté le chancelier social-démocrate. Mais, a-t-il asssuré, "l'Europe est plus forte que la jalousie, l'envie, la haine, la colère et les préjugés".
La ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, membre du parti conservateur, a annoncé mercredi l'édification de "barrières" à la frontière slovène, sans préciser la forme qu'elles prendraient. Préférant employer l'expression "sécurisation technique", M. Faymann a convenu lors d'un entretien téléphonique, jeudi, avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, que "les barrières n'ont pas leur place en Europe", sans repréciser les intentions de l'exécutif viennois.