Pour la seconde fois en un mois, un hôpital géré par Médecins sans frontières a été touché par des frappes aériennes dans une zone de conflit.
Après le bombardement d'un hôpital par l'armée américaine en Afghanistan le 3 octobre, un nouvel établissement a été détruit en début de semaine au Yémen. Cette fois, c'est la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite, pour traquer les rebelles chiites, qui est à l'origine des frappes. Par chance, aucune victime n'est à déplorer, bien qu'un membre du personnel a été légèrement blessé en prenant la fuite.
Le seul hôpital fonctionnel de la région
Mais au moins 200 000 personnes se retrouvent désormais privées de soins médicaux vitaux, selon l'ONG. Situé dans le district de Haydan, dans la province de Saada, au nord du pays, l'hôpital était en effet le seul de la région à être encore fonctionnel. MSF y avait soigné depuis mai dernier quelque 3 400 patients, la salle d'urgence accueillant en moyenne 200 blessés de guerre par mois.
Pour le chef de mission MSF sur place, Hassan Boucenine, qui dénonce un "crime de guerre", "cette attaque est une nouvelle illustration du mépris total pour les civils au Yémen où les bombardements sont quasi-quotidiens". Depuis le mois de mars, une coalition mise en place par Riyad mène en effet des frappes aériennes contre les miliciens chiites Houtis, qui ont renversé le régime du président Abd Rabbo Mansour Hadi.