L'ambassadeur de France en Israël est "convoqué" lundi au ministère israélien des Affaires étrangères, selon des sources diplomatiques, alors qu'Israël s'est indigné d'une idée, attribuée à la France, d'une présence internationale sur le site de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Les violences qui secouent l'Etat hébreu et les territoires palestiniens depuis début octobre et qui font craindre le déclenchement d'une nouvelle intifada se sont poursuivies. Un soldat a été tué par balles dans une nouvelle attaque dimanche.
Les efforts diplomatiques pour les endiguer se mettent timidement en place. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a confirmé qu'il rencontrerait cette semaine en Allemagne le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, puis qu'il se rendrait au Proche-Orient pour s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Israël a toutefois rejeté l'idée de déployer des observateurs internationaux sur l'esplanade des Mosquées, même si aucune raison officielle n'a été apportée à la "convocation" de l'ambassadeur de France lundi matin.
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Depuis le 1er octobre, les violences qui s'enchaînent sur un rythme quotidien en Israël et dans les Territoires ont entraîné la mort de huit Israéliens et d'au moins 41 Palestiniens, dont plusieurs auteurs d'attaques au couteau et à l'arme à feu.
La dernière a eu lieu dimanche soir à Beersheba, ville du sud d'Israël.
La police israélienne a indiqué qu'un homme, probablement palestinien, avait fait irruption dans la gare routière avec un couteau et une arme à feu. Il a tué un soldat et blessé dix autres personnes, dont quatre officiers de police, avant d'être abattu.
La police avait d'abord indiqué qu'il y avait un deuxième assaillant avant de dire qu'il s'agissait d'un civil d'origine africaine qu'elle a blessé par balles en le prenant pour un assaillant.
Mur à Jérusalem-Est
La vague d'attaques à l'arme blanche et à l'arme à feu sème l'anxiété et parfois la panique chez les Israéliens.
Des lieux publics habituellement fréquentés sont restés largement déserts dimanche à Jérusalem et les forces de sécurité ont été déployées en masse.
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A Jérusalem-Est, la partie palestinienne occupée et annexée par Israël de la Ville sainte, la police israélienne a entamé dimanche la mise en place d'un mur présenté comme temporaire et censé protéger un quartier de colonisation d'attaques lancées depuis un quartier palestinien voisin, selon un photographe de l'AFP.
Le mur, qui doit atteindre 300 mètres de long selon une porte-parole municipale, porte des inscriptions en hébreu indiquant "barrière de police temporaire et mobile".
A Tel-Aviv, la municipalité a interdit l'accès des écoles aux employés chargés de l'entretien et du nettoyage pendant les heures où les élèves sont présents, par crainte des attentats. La mesure concerne "aussi bien les (employés) juifs que les arabes", a dit un porte-parole. Les Arabes israéliens (17,5% de la population), citoyens israéliens largement solidaires des Palestiniens, représentent une bonne part du personnel non-enseignant.
En Cisjordanie occupée, des étudiants juifs d'une école talmudique qui s'étaient rendus, sans autorisation ni escorte, au tombeau de Joseph à Naplouse ont été sauvés par les policiers palestiniens d'un lynchage par une foule en colère, selon la police israélienne.
Ce tombeau, révéré par les juifs et situé en en plein territoire palestinien, avait été incendié vendredi par des dizaines de Palestiniens. Ces jeunes juifs entendaient le restaurer. Mais vu le contexte, la venue sans autorisation était "totalement irresponsable" et "l'incident aurait pu se terminer tragiquement", a indiqué la police israélienne.
Grande inquiétude
Dimanche, le pape François a dit suivre "avec une grande inquiétude la situation de tension et de violence qui afflige la Terre sainte".
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La communauté internationale, comme les responsables israéliens et palestiniens, a paru largement impuissante face à un mouvement principalement conduit par de jeunes Palestiniens échappant à tout contrôle, exaspérés par l'occupation et la colonisation, encouragés par les réseaux sociaux et les incantations religieuses.
Vendredi, le président Barack Obama avait jugé important que MM. Netanyahu et Abbas et d'autres responsables essaient "d'atténuer la rhétorique susceptible d'alimenter la violence, la colère et l'incompréhension".
L'un des cris de ralliement pour les Palestiniens est la défense de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Les Palestiniens accusent Israël de vouloir modifier les règles régissant l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam également vénéré par les juifs. Ce "statu quo" autorise les juifs à se rendre sur l'esplanade à certaines heures, mais leur interdit d'y prier. Les musulmans peuvent y prier à toute heure, mais sont régulièrement soumis aux restrictions de la part des Israéliens qui contrôlent l'accès à l'esplanade.
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Les Palestiniens accusent Israël de vouloir modifier le "statu quo", ce dont M. Netanyahu s'est encore défendu dimanche. Il a fermement rejeté l'idée qu'Israël attribue à la France et qui serait contenue dans une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU, d'une présence internationale sur l'esplanade.
"Israël rejette la proposition française au Conseil de sécurité car elle n'inclut aucun rappel de l'incitation à la violence et au terrorisme des Palestiniens", a dit M. Netanyahu. Les Affaires étrangères sont allées jusqu'à accuser Paris de "récompenser le terrorisme" palestinien.
A Paris dimanche, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à l'appel de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) pour soutenir Israël et son "droit à se défendre" face aux attaques "terroristes" palestiniennes.