Angela Merkel, le pape François, Raif Badawi... À quelques heures de la remise du prix Nobel de la paix, le 9 octobre à Oslo (Norvège) les pronostics vont bon train concernant celui qui succédera à Malala Yousafzai.
En 2014, les membres du comité avaient adressé le Prix Nobel à la Pakistanaise Malala Yousafzai et à l'Indien Kailash Satyarthi pour "leur combat contre l'oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l'éducation". Cette année, quelques candidats se distinguent parmi les 276 personnes et organisations qui ont proposées.
Contre toute attente, une des favorites est Angela Merkel. Le quotidien allemand Bild en est persuadé, la chancelière allemande devrait recevoir la prestigieuse récompense pour "ses positions lors de la crise ukrainienne et en faveur des réfugiés". Ses prises de positions n'ont toutefois pas fait l'unanimité, notamment dans son propre camp. Ainsi, près des deux tiers des Allemands (61%) ne souhaitent pas qu'elle recoive le Prix, selon un sondage publié hier par Handselblatt.
Today's Bild: Merkel has "good chance" of winning Nobel Peace Prize pic.twitter.com/HqPpkIqPHl
— Simon Morgan (@SP_Morgan) 2 Octobre 2015
Pour mettre la lumière sur la crise des migrants sans couronner la chef d'Etat, le comité Nobel pourrait préférer récompenser le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et le prêtre catholique érythréen Mussie Zerai, qui a aidé les réfugiés à traverser la Méditerranée. C'est ce que pense le site Nobeliana.com, tenu par des historiens norvégiens spécialistes du Nobel. Le HCR a néanmoins contre lui le fait d'avoir déjà été lauréat en 1954 et en 1981.
Du côté des bookmakers, c'est le pape François qui tient toujours la corde. Depuis son arrivée au Vatican, le souverain pontife est régulièrement cité parmi les favoris pour son combat permanent contre les inégalités. Cette année, il a d'ailleurs rajouté quelques cordes à son arc en mobilisant également contre le réchauffement climatique ou contre le libéralisme à outrance. Mais il a surtout joué un rôle essentiel dans le rapprochement historique entre Cuba et les Etats-Unis.
Parmi les autres prétendants, on retrouve également en bonne place Novaya Gazeta. Ce journal d'opposition russe est une des seules sources indépendantes du pays. Plusieurs de ses journalistes ont d'ailleurs payé de leur vie le prix de cette indépendance. Si le quotidien venait à être récompensé, ce serait une première pour un média.
D'autres noms reviennent également régulièrement dans la bouche des spécialistes. Les ministres des affaires étrangères iranien et américain Mohammad Javad Zarif et John Kerry, pour l'accord historique sur le nucléaire, le gouvernement colombien et les Farcs, pour leurs négociations de paix, ou encore le blogueur saoudien Raif Badawi, condamné en 2014 à 1 000 coups de fouet et dix ans de prison pour "insulte envers l'islam".