En quelques jours, les violences ce sont multipliées au Proche-Orient. Avec quatre morts côté Israélien et deux côté Palestinien, la crainte d'un embrasement est bien réelle.
Depuis deux jours, les affrontements se multiplient entre forces israéliennes et Palestiniens de Cisjordanie. L’un d’eux, âgé de 13 ans, a été mortellement touché au torse par un soldat, devenant le deuxième Palestinien tué de la sorte en vingt-quatre heures. Des images qui contrastaient avec celles de la vieille ville de Jérusalem, qui avait rarement été aussi calme.
Pour la deuxième journée consécutive, le quartier était bouclé et interdit aux Palestiniens. Des barrages, tenus par des centaines de policiers, étaient établis tous les dix mètres. Deux situations opposées qui avaient la même origine : le meurtre de quatre Israéliens dans plusieurs attaques depuis jeudi dernier. Des décès tragiques qui n’augurent rien de bon dans les prochains jours.
Après l’assassinat à l’arme à feu d’un couple de colons, une attaque revendiquée par les brigades al-Husseini, et le double meurtre au couteau endossé par le jihad islamique, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré dimanche soir que son pays menait «un combat jusqu’à la mort contre le terrorisme palestinien». Concrètement, ces derniers jours, l’armée a multiplié les patrouilles et les incursions dans les villes arabes de Cisjordanie. Des opérations qui ont fait plus de cent-cinquante blessés en moins de quarante-huit heures chez les Palestiniens.
A Ramallah, le domicile de Mohamed Halabi, l’auteur de l’attaque au poignard de vendredi, a été totalement détruit. Et les maisons de ses proches pourraient suivre, comme un avertissement. Cette «arme», généralement utilisée par Israël afin de dissuader tout nouvel attentat, est particulièrement dénoncée par les Palestiniens.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé qu’Israël avait «un intérêt à entraîner la région dans un cycle de violences» et que le gouvernement tentait de détourner l’attention pour «fuir [son] isolement international». Des déclarations qui ne devraient pas contribuer à ramener le calme, d’un côté comme de l’autre.
Dans chaque camp, le spectre d’une troisième intifada refait surface. En Israël, de nombreux éditorialistes n’hésitent pas à dire que c’est d’ores et déjà le cas. «Les conditions sont remplies mais [Mahmoud Abbas] nous empêche de passer à l’action», a quant à lui déclaré Mohamed al-Zahar, le «numéro 2» du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Un seul événement pourrait mettre le feu aux poudres. En 1987, c’est la mort de quatre Palestiniens dans une simple collision routière qui avait tout déclenché.
Reste à savoir si les différentes parties sont prêtes à agir pour que l’on ne bascule pas du mauvais côté. Sim’hat Torah, qui marque aujourd’hui la fin des grandes fêtes juives, pourrait avoir son influence. La tradition veut qu’en ce jour «tout se conclut et tout prend son sens».