Un reportage du New York Times publié le 13 août fait grand bruit : il détaille la façon dont l'État islamique a fait du viol une arme à part entière, justifiée par une théologie douteuse. L'enquête s'appuie sur 21 témoignages de jeunes filles yazidies.
Des 21 témoignages recueillis par le New York Times de jeunes filles yazidies (croyance monothéiste kurde), réduites à l'esclavage sexuel par Daesh, ressort un point commun : chacune a vu prier son violeur avant et après son crime. En effet, ce qui ressort du reportage du journal américain, c'est que les combattants de l'État islamique ont associé la pratique de l'Islam et le viol. Le viol serait ainsi institutionnalisé par Daesh.
Selon le reportage, "le viol systématique des femmes et des jeunes filles de la minorité religieuse de Yazidi est profondément mêlé à l’organisation et à la théologie radicale de l’Etat Islamique depuis que l’organisation a annoncé cette année qu’elle relançait l’esclavage comme institution." Au total, 5.270 femmes yazidies ont été enlevées l'année dernière.
Le viol comme arme de propagande
La journaliste qui signe le reportage résume son article par un tweet :"le viol a été utilisé comme arme de guerre depuis les temps immémoriaux. Ce qui rend Daesh différent, c'est la façon dont ils l'ont codifié et rendu public". Selon, Rukmini Calliumachi, Daesh se sert du viol comme arme de propagande, la pratique est devenue un argument pour attirer de nouvelles recrues.
Rape has used as weapon of war since time immemorial. What makes IS different is how they codified it &publicized it: http://t.co/clQuC7Wu8l
— Rukmini Callimachi (@rcallimachi) 13 Août 2015
Selon ses informations, l'introduction officielle de cet esclavage sexuel systématique remonte au 3 août 2014, lorsque les combattants de l'EI ont envahi les villages du sud du Mont Sinjar, au nord de l'Irak, où vivent les Yazidis.