L'Arabie Saoudite continue de se positionner en tête des pays de la planète ayant le plus recours à la peine capitale. Un Syrien et un Saoudien, ont été décapités lundi 15 juin, ce qui porte à 100 le nombre d'exécutions dans le royaume depuis le début de l'année.
Le Syrien Ismael al-Tawm avait été arrêté alors qu'il tentait "d'introduire clandestinement un volume important de pilules d'amphétamines dans le royaume", indique une déclaration du ministère saoudien de l'Intérieur citée par l'agence officielle SPA. Il a été décapité dans la région septentrionale de Jawf.
Le Saoudien Rami al-Khaldi, condamné à la peine capitale pour avoir poignardé à mort un concitoyen lors d'une dispute, a été décapité dans la région occidentale de Taëf.
Ultra-conservatisme
Selon un décompte de l'AFP, 100 exécutions ont déjà eu lieu depuis le 1er janvier, alors qu'il y en avait eu 87 sur l'ensemble de 2014. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans le royaume ultra-conservateur saoudien, régi par une version rigoriste de la loi islamique. Le ministère saoudien de l'Intérieur invoque la dissuasion comme argument-clé pour justifier les décapitations.
Le mois dernier, Christof Heyns, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a regretté que le recours aux exécutions en Arabie saoudite soit "à contre-courant" de la tendance mondiale qui va vers une diminution. Récemment, une offre d'emploi a été diffusée à travers le royaume pour recruter huit bourreaux.