Un couvre-feu a été décrété vendredi par les autorités d'une ville du nord-est de l'Inde au lendemain du lynchage d'un homme suspecté de viol et la mort d'un autre homme dans des échauffourées avec la police.
L'homme accusé d'avoir violé une femme à plusieurs reprises a été extirpé jeudi d'une prison de la ville de Dimapur, dans l'Etat du Nagaland, battu à mort et pendu, d'après la presse locale.
"Un jeune homme de 25 ans, suspecté de faire partie de la foule en colère, a été blessé par les balles de la police. Il est ensuite décédé de ses blessures à l'hôpital", a déclaré le chef de la police de Dimapur, Meran Jamir.
Une situation "très tendue"
La situation dans la ville vendredi est "très tendue", selon le chef de la police, et des centaines de policiers anti-émeutes patrouillent dans les rues.
"Le couvre-feu restera appliqué jusqu'à ce que la situation ne s'améliore. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l'escalade", a déclaré à l'AFP par téléphone le chef du gouvernement de l'Etat du Nagaland, T. R .Zeliang.
Immigré du Bangladesh
Le suspect lynché était un immigré du Bangladesh, selon M. Zeliang, et les commerces bangladais de la ville ont subi une série d'attaques depuis jeudi, selon la police.
Les groupes tribaux du Nagaland accusent régulièrement les immigrants musulmans du Bangladesh voisin de s'installer illégalement sur leurs terres et de les priver de leurs ressources.
Traîné, battu et pendu
"Une manifestation contre le viol a eu lieu jeudi à Dimapur (la capitale économique du Nagaland), après laquelle une foule en colère a forcé les portes de la prison et réussi à faire sortir l'accusé, selon l'agence de presse The Press Trust of India.
La foule l'a traîné vers une place centrale de la ville, l'a complètement déshabillé, battu, et son corps a été pendu à une tour, selon le journal The Hindustan Times.
Le viol, une question sensible en Inde
La question du viol en Inde est sensible depuis le meurtre fin 2012 d'une étudiante à New Dehli victime d'un viol en réunion, événement qui avait suscité une émotion dans le monde entier.
Un tribunal indien a interdit mercredi un documentaire montrant l'un des condamnés à mort pour ce viol en réunion s'en prendre au comportement de sa victime.