Un Saoudien a été relevé de ses fonctions de responsable religieux au sein de l'organisation Etat islamique (EI) à Alep, dans le nord de la Syrie, pour avoir critiqué l'exécution d'un pilote jordanien, brûlé vif par les jihadistes, a indiqué vendredi une ONG.
Jeudi, ce Saoudien, connu sous le nom de guerre Abou Moussab al-Jazrawi, "a soulevé des objections lors d'une réunion entre religieux et chefs de l'EI qui se tient chaque semaine dans la région d'Alep", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
"Il a expliqué que la façon dont (le pilote Maaz al-)Kassasbeh avait été tué était une violation des traditions religieuses", a-t-il ajouté. Selon l'OSDH, le Saoudien pourrait être jugé par un tribunal religieux et recevoir un châtiment.
Un verset tronqué ?
Une vidéo diffusée mardi par l'EI montre le pilote jordanien --capturé fin décembre par les jihadistes après que son avion s'est écrasé en Syrie-- brûlé vif dans une cage. L'EI et ses sympathisants ont tenté d'apporter des justifications religieuses à l'atrocité de l'exécution de Maaz al-Kassasbeh, s'appuyant notamment sur un extrait de la sourate dite des abeilles (an-Nahl): "Et si vous punissez, infligez (à l'agresseur) une punition égale au tort qu'il vous a fait".
Mais des religieux musulmans, dénonçant la sauvagerie de l'EI, soutiennent que le verset est tronqué car il appelle à la "patience" face aux ennemis. Ils rappellent aussi un hadith (propos attribués à Mahomet) interdisant la torture et la mise à mort par le feu.