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La marine italienne a pris le contrôle du navire abandonné avec 450 migrants

Un bateau d'immigrants arrivant au port de l'île de Lampedusa, le 10 avril 2011 en Italie. Photo d'illustration. [Filippo Monteforte / AFP/ Archives]

Un navire avec à son bord 450 immigrés clandestins, machines en panne et abandonné par son équipage, dérivait dans la nuit de jeudi à vendredi près des côtes de la Calabre (sud de l’Italie). Les autorités militaires italiennes annoncent vendredi matin avoir pris le contrôle du navire.

 

Les autorités militaires italiennes ont annoncé ce vendredi avoir pris le contrôle d'un cargo en panne, abandonné par son équipage, et transportant 450 migrants au large de la Calabre (sud de l'Italie).

Six hommes des garde-côtes italiens ont été déposés sur le cargo par un hélicoptère de l'aéronautique militaire et sont parvenus à prendre le contrôle du navire, abandonné par son équipage, a indiqué la marine militaire italienne.

Le navire se trouvait vendredi matin à environ 37 km au large de Crotone en Calabre. Quelque 450 migrants, des hommes, des femmes mais aussi des enfants se trouvent à son bord.

Le cargo, l'Ezadeen, un bâtiment de 73 mètres de long immatriculé en Sierra Leone, avait été repéré jeudi au large de Crotone, dérivant vers la côte.

 

L'équipage a abandonné le navire 

Une des personnes se trouvant sur l'Ezadeen a pu faire fonctionner la radio du bord et informer jeudi soir les garde-côtes que l'équipage avait abandonné le navire.

Les garde-côtes ont alors alerté un patrouilleur islandais, le Tyr, qui se trouvait dans les parages dans le cadre d'une mission pour Frontex, l'agence de l'Union européenne pour la surveillance des frontières.

Le Tyr a pu rejoindre l'Ezadeen et naviguer parallèlement à lui, mais les conditions météorologiques rendaient impossible tout abordage par la mer.

L'armée de l'air a annoncé que trois médecins se trouvant à bord du Tyr allaient être treuillés par hélicoptère sur l'Ezadeen afin de porter assistance à tout occupant qui en aurait besoin.

Mardi, la marine italienne avait déjà pris le contrôle d'un cargo à la dérive, le Blue Sky M, battant pavillon moldave, transportant plus de 760 clandestins et qui faisait lui aussi route vers les Pouilles.

Sans l'intervention italienne, le navire, abandonné par son équipage avec le moteur bloqué à pleine puissance, serait allé se fracasser sur les rochers du littoral, ont souligné les garde-côtes. "Une hécatombe évitée", ont-ils écrit sur Twitter.

Finalement, le Blue Sky M est arrivé mercredi avant l'aube à Gallipoli, port du sud-est de l'Italie, où ces centaines de clandestins ont été pris en charge par les autorités.

 

"Le dernier en date d'un phénomène inquiétant"

L'Italie est confrontée depuis plusieurs années à un afflux croissant de clandestins qui tentent de gagner l'Europe par la Méditerranée au péril de leur vie.

Le total des arrivées en Italie pour l'année 2014 dépasse 160.000, soit une moyenne de 450 migrants par jour, dont plus de la moitié sont syriens ou érythréens.

La grande majorité arrive à bord de canots pneumatiques ou de vieux bateaux de pêche partant de Libye, où le chaos qui a suivi la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi laisse le champ libre aux passeurs.

Mais une tendance récente est le recours à des bâtiments beaucoup plus gros, comme les deux navires concernés cette semaine, qui permettent d'entasser des centaines de candidats à l'immigration illégale.

Le 20 décembre, les garde-côtes italiens secouraient ainsi au large de la Sicile, selon l'agence de presse italienne Ansa, quelque 800 migrants, principalement syriens, à bord d'un cargo de 70 mètres abandonné par son équipage, lequel avait enclenché le pilote automatique.

Ce navire de 70 mètres était parti de Turquie. Les migrants, incapables d'en prendre le contrôle, avaient alerté les autorités italiennes par téléphone satellitaire.

"Cet épisode est seulement le dernier en date d'un phénomène inquiétant ces dernières semaines avec déjà une dizaine de navires de commerce, en mauvais état et difficilement maniables, chargés de migrants", avaient relevé les garde-côtes italiens.

 

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