Les recherches de l'épave de l'avion d'Air Asia qui s'est abîmé en mer de Java, en Indonésie, se concentraient vendredi dans les fonds marins pour retrouver l'épave et les boîtes noires, avec la participation d'enquêteurs français équipés d'hydrophones.
Trente corps au total ont été repêchés jusqu'ici ainsi que de nouveaux débris de l'appareil de la compagnie malaisienne qui a disparu des écrans radars dimanche, peu après son décollage de la ville indonésienne de Surabaya pour Singapour, avec 162 personnes à son bord, parmi lesquelles le copilote français Rémi Plesel.
Les enquêteurs français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile sont équipés d'hydrophones pour détecter des signaux permettant de retrouver les boîtes noires de l'Airbus A320-200, cruciales pour déterminer les causes de la catastrophe aérienne.
L'avion s'est abîmé en mer de Java, au large de l'île de Bornéo, où le mauvais temps et de hautes vagues ont freiné ces jours derniers les recherches des victimes et de l'épave de l'appareil qui se trouverait à une profondeur de 25 à 32 mètres.
Les recherches sont centrées sur une zone de 1.575 milles marins carrés -- un dixième de la surface prospectée jeudi -- avec la participation de 29 bateaux et 17 avions.
Les enquêteurs français sont "équipés de moyens de détection comprenant notamment des hydrophones en vue de localiser les balises acoustiques des deux enregistreurs de vol", a indiqué le BEA. Des enquêteurs venus de Singapour participent également aux investigations sous-marines.
Le directeur des opérations de recherches et de secours, Bambang Soelistyo, a souligné "deux tâches prioritaires" pour les équipes de plusieurs pays engagées dans ces recherches.
"La première consiste à localiser la plus grande partie de l'avion. La seconde tâche, c'est de trouver l'emplacement des boîtes noires", a-t-il dit.
Quarante plongeurs, parmi lesquels 20 experts des fonds marins, sont arrivés de Russie vendredi, ainsi que deux avions, dont un amphibie, a déclaré à l'AFP le directeur du Comité national indonésien de sécurité des transports (KNKT), Tatang Kurniadi.
Conditions météo difficiles
Alors que la zone de recherche se rétrécit, les équipes poursuivent leurs efforts en dépit de conditions météo difficiles, avec des vents violents et des vagues de 3-4 mètres de haut, a indiqué un responsable indonésien, S.B. Supriyadi.
Deux avions de surveillance sud-coréens ont repéré six corps, a déclaré un porte-parole de l'armée de l'air indonésienne.
Les corps et débris repêchés jusqu'ici ont été retrouvés dans une zone relativement petite, ce qui semble indiquer que le fuselage n'est probablement pas loin, a estimé M. Supriyadi.
"Nous avons trouvé des parties de l'avion qui pourraient être une partie d'une aile ou de l'intérieur de l'appareil", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision indonésienne MetroTV, en montrant une structure en bois blanche d'1,5 mètre sur 1 mètre.
Mais une autre structure en métal découverte dans la zone s'est révélée être une fausse piste, a-t-il ajouté, précisant qu'elle provenait peut-être d'un bateau qui a coulé en mer de Java.
Des dizaines d'épaves de bateaux, à la fois modernes et datant de la Deuxième guerre mondiale, gisent au fond de la mer de Java, qui fut le théâtre d'une des principales batailles de la campagne du Pacifique, lors de l'invasion de la marine japonaise qui infligea une défaite aux marines alliées au début des années 1940.
Des experts estiment que le pilote de l'avion d'AirAsia (vol QZ8501) pourrait avoir réussi un amerrissage d'urgence avant que l'appareil ne coule, submergé par de hautes vagues.
Des familles de victimes se préparaient à de nouvelles inhumations, la première ayant eu lieu jeudi à Surabaya, ville d'où l'avion était parti. Un centre de crise y a été installé pour procéder à l'identification des victimes.
Parmi elles, l'hôtesse de l'air Khairunisa Haidar Fauzi, qui avait publié récemment sur Instagram une photo avec le message suivant pour son compagnon: "je t'aime depuis 38.000 pieds" (11.600 mètres d'altitude).
L'avion d'AirAsia était confronté à de très mauvais conditions météo avant de disparaître. A bord se trouvaient 155 Indonésiens, le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien.
2014 aura été une année noire pour l'aviation civile malaisienne, avec la perte de deux avions de la compagnie nationale Malaysia Airlines (vol MH 370 et MH 17), à laquelle s'ajoute celui d'AirAsia.