Dans une vidéo, le groupe jihadiste Daesh revendique l'exécution de l'otage américain Peter Kassig et montre les assassinats d'au moins dix-huit soldats syriens. Selon plusieurs sources, un Français figurerait parmi les bourreaux.
Dans une vidéo mise en ligne dimanche, le groupe jihadiste Daesh a revendiqué la décapitation de l’otage américain Peter Kassig, enlevé le 1er octobre 2013 en Syrie. Cette vidéo, que les services de renseignement américains tentaient hier d’authentifier, met en scène également les assassinats d’au moins dix-huit hommes, présentés comme des soldats du régime de Bachar al-Assad.
Un Français parmi les bourreaux ?
Selon Le Figaro, un Français figurerait sur la vidéo de la décapitation massive des soldats syriens. Il s'agirait de Maxime, un Normand converti, désormais appelé Abou Abdallah Al Faransi(ndlr, Al Faransi signifie le Français). Interrogé par le journal, le ministère de l'Intérieur explique que «des vérifications sont en cours, cela pourrait prendre plusieurs jours».
Plusieurs spécialistes affirment avoir formellement reconnu Abou Abdallah Al Faransi sur la vidéo où les tortionnaires apparaissent à visages découverts. Ainsi, pour David Thompson, journaliste à RFI et spécialiste du terrorisme international, Abou Abdallah Al Faransi fait partie du groupe de meurtriers.
Il s'agit de Abu Abdallah al Faransi, Maxime de son vrai prénom, converti, originaire de Normandie pic.twitter.com/kw4OhVnjIt
— David Thomson (@_DavidThomson) 16 Novembre 2014
Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme et interrogé par Le Figaro, affirme pour sa part avoir reconnu "au moins un Français" sur le film de 18 minutes.
Interrogé sur France Info, Romain Caillet, un expert installé au Liban est catégorique : il s'agit bien de Maxime, alias Abou Abdallah Al Faransi.
Un otage américain décapité
Selon Daesh, la mort de Kassig est une réponse à la décision des Etats-Unis d’envoyer quelque 3 000 soldats et conseillers militaires en Irak en support de l’armée irakienne. «Nous attendons avec impatience l'arrivée de vos autres soldats pour qu'ils soient égorgés et enterrés ici même», déclare ainsi face caméra un homme masqué, entièrement vêtu de noir, se tenant debout à côté d'une tête tranchée.
Cette exécution a été qualifiée de «crimes contre l’humanité» par le président François Hollande, qui a assuré que la France continuerait «ce combat» contre Daesh au sein de la coalition. En attendant la confirmation du meurtre de leur «fils chéri», les parents de Peter Kassig ont quant à eux demandé à ce que l’on se concentre sur son travail.
Ancien soldat, il avait fondé l'organisation humanitaire Special Emergency Response and Assistance, qui avait notamment pour but d’aider les Syriens victimes de la guerre.