Asia Bibi, jeune chrétienne pakistanaise, a vu jeudi matin sa condamnation à mort confirmée. Accusée de blasphème, elle avait déjà été condamnée à la peine capitale en 2010.
Le tribunal d'appel de Lahore (Pakistan) a confirmé jeudi matin la condamnation à mort par pendaison d'Asia Bibi, accusée de blasphème par deux femmes musulmanes avec lesquelles elle se serait disputée. La jeune femme est en prison depuis 2009.
Selon son avocat, Maitre Shakir, le manque de crédibilité objectif des témoins n'a pas empêché les magistrats d'opter pour le châtiment suprême.
Risques d'émeutes
"La justice est toujours plus entre les mains des extrémistes" aurait-il déclaré, selon l'agence Fides. Son seul espoir est désormais de voir ce jugement cassé par la Cour Suprême, ultime instance judiciaire au Pakistan.
Au-delà d'éventuelles motivations idéologiques ou religieuses, il est possible que les juges craignent par ailleurs la réaction de la rue. Une mesure de clémence à l'égard d'Asia Bibi risquerait de déclencher de violentes émeutes comme l'ont déjà fait savoir des extrémistes musulmans.
Santé dégradée ?
Dans un livre autobiographique, intitulé "Blasphème", Asia Bibi racontait qu'elle avait été l'objet de la colère de femmes de son village pour avoir bu à une source réservée aux musulmans.
Les nouvelles les plus récentes d'Asia Bibi remontent au mois de juillet dernier. Incarcérée en cellule d'isolement, elle affichait une santé très dégradée a témoigné un prêtre de Lahore.
Asia Bibi est mère de cinq enfants. Son mari Ashiq Masih tente depuis son emprisonnement de mobiliser l'opinion publique internationale pour sauver son épouse.